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Critique de Patmarob


Après "Je chante et la montagne danse", ouvrage remarqué, "Je t'ai donné des yeux et tu as regardé les ténèbres" est le deuxième roman d'Irène Solá
L'autrice explore à nouveau l'espace montagnard catalan, elle reprend les légendes et contes régionaux pour construire un univers fantastique où le temps est brouillé.
Au mas Clavell, une vieille femme, Bernadeta , vit sa dernière journée; Les femmes qui, au fil des générations, ont vécu en ce lieu isolé, narrent leurs histoires. le mystère de la mort ouvre tous les possibles de l'imaginaire.
Les tourments du passé familial puisent ses sources dans la volonté de Joana de trouver un mari... Cette quête l'a poussée à nouer un pacte avec le diable.
Le lecteur est emporté dans une farandole de légendes, histoires fantastiques, qui s'enchaînent...où la narration suit le rythme temporel d'une journée. La construction en forme de kaléidoscope le promène dans un parcours semé de surprises et d'inattendu.
Les villageois côtoient les animaux, leur parlent, vivent avec eux en une seule communauté. Les diables, forces obscures interfèrent dans la vie du mas.
Le temps s'efface, les protagonistes chevauchent les siècles. La famille se reconstitue, les femmes se succèdent, les liens familiaux révèlent les tensions , ressentiments. Peu importe, la vulnérabilité des relations, la dureté des temps sont des constantes de vie ... et de mort.
L'univers magique enchaîne les tableaux , les portraits peu flatteurs, voire repoussants. La nature offre des odeurs puissantes, âcres. Les relations humaines sont directes, sans état d'âme, les contacts ne sont pas "polissés"'
. Mais ils peuvent se bonifier avec les plaisirs de la table, la tradition culinaire est respectée.
Le parcours présente quelques longueurs et la mort attendue de la vieille dame ne saurait constituer une destinée forte au roman.
Le style suit l'envolée des histoires, les énumérations alternent avec les ruptures de rythme. le vocabulaire emprunte tous les registres : du littéraire aux mots crus , ils révèlent les sensations visuelles, olfactives...et l'âpreté du monde rural.
Le travail de recherche, d'écriture construit un univers magique où le lecteur est promené, balloté. La limite apparaît, cependant, dans un ( certain) enfermement dans un genre et un style.
Merci à Babelio ( à l'opération Masse Critique privilégiée) et aux Editions du Seuil pour cette découverte.








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