AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Presence


ATTENTION - Ce commentaire contient un élément clé de l'intrigue des tomes précédents, à savoir l'identité de Superior Spider-Man.

Ce tome contient les épisodes 11 à 16, initialement parus en 2013, tous écrits par Dan Slott (avec l'aide de Christos Gage pour les épisodes 11 à 13, les 3 premiers (11 à 13) dessinés par Giuseppe Camuncoli et encrés par John Dell (avec l'aide Terry Pallot), les 3 derniers (14 à 16) dessinés par Humberto Ramos et encrés par Victor Olazaba.

Otto Octavius est maintenant seul maître à bord du corps de Peter Parker. Alors qu'il s'astreint toujours à suivre les cours du professeur Don Lamaze (qui l'irrite toujours autant), il reçoit un appel de J. Jonah Jameson (maire de New York). Jameson requiert la présence de Spider-Man à l'exécution capitale d'Alistair Smythe (Spider Slayer), le supercriminel qui a tué Marla Jameson sa femme. L'exécution doit se dérouler dans la prison "The Raft", dont la majeure partie des supercriminels ont été évacués vers une nouvelle prison. Dans la deuxième partie du tome, Superior Spider-Man a décidé de régler une fois pour toute la question du crime organisé à Hell's Kitchen en prenant d'assaut la forteresse Shadowland de Wilson Fisk. Il n'y va pas avec le dos de la cuiller. En arrière-plan, Phil Ulrich (Hobgoblin) se retrouve impacté par l'efficacité de ce nouveau Spider-Man.

Il ne fait aucun doute que Peter Parker finira par récupérer son corps et que tout redeviendra comme avant. Mais en attendant, Dan Slott (aidé par Christos Gage pour tenir les délais d'une parution bimensuelle) tire tout le profit de la situation qu'il a développée pour Otto Octavius. Ce dernier n'est pas Peter Parker et il envisage ses actions d'un point de vue plus rationnel, plus efficace, plus planifié, moins réactif. Son principal mot d'ordre est celui de l'anticipation. Il se prépare avant chaque affrontement, il adapte sa façon de se battre, il s'appuie sur des armements spécifiques, il prévoit des solutions de repli ou des tactiques alternatives. Avec cet état d'esprit, Dan Slott a trouvé le moyen de redonner de l'intérêt à chaque combat, le lecteur essayant de deviner ce qu'Octavius a prévu, surpris par son efficacité et son degré de préparation. le suspense est encore augmenté par le fait qu'Octavius ne respecte pas forcément le code moral d'un superhéros bon teint.

Le scénario a habilement justifié (dans le tome précédent) qu'Octavius bascule du côté du bien, mais il est bien entendu qu'il n'a pas de raison de s'astreindre aux règles de fairplay. C'est ainsi que Spider-Man planifie et exécute un assaut en règle contre le bâtiment abritant le quartier général de Wilson Fisk, avec une petite armée. Est-ce encore un récit de Spider-Man ? Pas vraiment, ce n'est plus l'Amazing Spider-Man, c'est un autre dont les actions ont des conséquences sur la vie de Peter Parker. le lecteur qui s'attend à trouver un récit de Spider-Man sera donc déçu. le lecteur de longue date pourra profiter de ces aventures inattendues, en supputant la manière dont l'authentique Spider-Man reviendra.

Ces épisodes reposent donc sur une intrigue solide et intrigante, avec des personnages éminemment sympathiques. À la fin de ces 6 épisodes, le lecteur regrette de ne pas avoir vu plus Anna Maria Marconi, Carlie Ellen Cooper et Yuri Watanabe (Wraith) par exemple.

Au fil des épisodes, le choix de Giuseppe Camuncoli commence à s'imposer comme une évidence naturelle. Ses dessins présentent une bonne densité d'arrières plans permettant au lecteur de se projeter dans chaque lieu. Au premier abord, sa façon de dessiner les visages peut déconcerter un moment, mais finalement ces petits traits transcrivent aussi bien l'âge du personnage (en particulier J. Jonah Jameson), que leur perplexité, ou l'intensité de leur émotion. Il trouve le juste milieu entre une apparence élaborée et une ambiance de superhéros. Côté élaboré, il y a un réel travail de costumier (la belle chemise à carreaux de Lamaze, l'apparence un peu froide et technologique du costume de Spider-Man), une représentation complexe de la technologie, et une utilisation des aplats de noir pour donner de la consistance aux personnages, ou de la noirceur aux scènes violentes. Camuncoli ne sacrifie pas pour autant le côté superhéros, avec de belles acrobaties de Spider-Man et des supercriminels massifs et menaçants, et une superbe interprétation ambiguë du Lézard (Curt Connors). le lecteur peut ainsi apprécier une ambiance sombre dans les séquences tendues, et dynamique pendant les scènes d'action.

Pour les épisodes 14 à 16, le lecteur constate que le style de Ramos n'est finalement pas si éloigné que ça de celui de Camuncoli. Il prête une attention un peu moins importante aux décors, et il approche le dessin des visages avec une exagération un peu plus soutenue (une ou deux expressions trop mignonnes, une ou deux coiffures en pétard, influencées par les mangas de type shonen). Sa mise en page est un peu plus nerveuse, et les acrobaties de Spider-Man sont plus spectaculaires. Il donne une apparence un peu plus massive à certains personnages, avec une propension à leur conférer un aspect évoquant celui d'un jouet. Ramos tire l'équilibre établi par Camuncoli, un peu plus vers l'aspect superhéros.

Dan Slott exploite intelligemment l'absence de Peter Parker, en dressant un portrait complexe d'Otto Octavius et de ses agissements, débarrassé d'un code moral un peu contraignant, souhaitant réellement faire avancer les choses. Giuseppe Camuncoli et Humberto Ramos réalisent des dessins plein de personnalité, avec des saveurs différentes, mais assez proches pour que le lecteur n'ait pas l'impression de lire 2 versions différentes.
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}