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Critique de finitysend


Oiseau est un court roman assez particulier .
Il est particulier à cause de son ton scandinave et ascendant scandinave (lol) et du fait des tonalités qui viennent épauler ce ton particulier. Il affiche une retenue constante et une monotonie expressive tonique . Tellement , que le moindre épanchement narratif résonne de manière assourdissante.
Le monde qui est ici petitement colonisé (de très petits effectifs ) se prête à la colonisation de manière modérée et conditionnelle . Il aura fallu du travail préalable avant de cultiver le sol car ce monde et le peu de vie qu'il porte sur son sol , est totalement incompatible avec la vie d'origine terrestre. La vie sous un dôme est aussi plus que souhaitable et nécessaire .
La lumière est plus que jamais une onde , car dans ce système où les gens écrivent au lieu de parler, elle s'accompagne d'un fond sonore ( une fréquence ) . L'aube se lève donc avec un bruit et la nuit est au contraire très silencieuse en plus d'être noire . Il y a peu de couleurs elles sont certes assez vives mais monotones comme du noir , du blanc du rouge quelquefois rarement , d'autres sols très ponctuellement brillent dans des tons mates , offrants ainsi une sorte de fête à ceux qui les découvrent . Les sols peuvent avoir des densités différentes et donc des propriétés comportementales spécifiques. Enfin un océan existe loin mais très peu y sont allés parmi les descendants des premiers colons.
Ces derniers conservent des technologies minimales . S'ils ont ce dont ils ont besoin , c'est grâce à un dur labeur répétitif .Ils sont dans une dynamique de décroissance et d'oublis du savoir qui n'est pas utilisé . le temps a passé et d'autres colons les rejoignent , par hasard . Tout se passe aussi bien que possible . du moins autant que la nature humaine et que ce monde et ses caractéristiques le permettront.
Finalement tout est fragile et est confronté au paradoxe que toute construction (sociale ou matérielle) prend du temps pour se construire alors que le temps qui passe détruit lentement , tout , par nature comme un vent abrasif .
A mon humble avis c'est la thématique qui est au centre de texte avec en plus l'idée tout autant scandinave , que ce qui doit arriver arrive nécessairement même si on peut essayer de lutter contre . Une sorte de Fatum , contre lequel on ne peut rien faire et contre lequel il est vain de promettre ou de lutter…
Le drame collectif découle souvent de la tragédie individuelle ou d'une grande tristesse au moins .Alors que l'ennui fait partie de la vie et que la monotonie , elle n'est pas un drame non plus . le drame lui-même fait partie de la nature des choses .Cela aide à l'accepter quand il déchire la vie .
Incontestablement donc une tonalité très scandinave Dans ce planète opéra ( très nordique ) . Cette tonalité scandinave , est bien celle que l'on retrouve avec des nuances , de L'Edda poétique aux films de Bergman (sourire ) .Un récit agréable et dépaysant qui applique fidèlement les règles du planète opéra , mais qui se déploie avec , une pudeur , une économie de moyen et une certaine monotonie aussi , qui pourrait agacer ou bien lasser certains lecteurs .
Bref , un bon roman pas forcement recommandable à cause de ses qualités précisément ( sourire ) .
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