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Critique de marcbali


Aujourd'hui je vais évoquer L'épicerie du monde sous la direction de Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre. le sous-titre est La mondialisation par les produits alimentaires du XVIIIe siècle à nos jours. Des dizaines de plats et de breuvages sont scrutés et leur histoire est contée dans ces pages instructives et faciles d'accès complétées de références bibliographiques pour le lecteur curieux. Cet ouvrage s'inscrit dans la continuité du Magasin du monde publié en 2020.
L'épicerie du monde est une promenade gustative, une balade délectable autour des saveurs du monde. Une petite centaine de brefs chapitres toujours très documentés et complétés de références savantes composent ce mets de choix. Il faut picorer par petites touches, se laisser surprendre par des plats plus ou moins exotiques et découvrir des cuisines parfois ignorées mais de plus en plus mondialisées. L'épicerie du monde n'est pas un livre de recettes, c'est un ouvrage sérieux rédigé par des historiens soucieux de faits avérés qu'ils contextualisent afin d'offrir une perspective sur les échanges multiples autour de la nourriture. Si les goûts sont culturellement construits et dépendants du contexte social il appert que de plus en plus les saveurs sont, notamment du fait des migrations, plus partagées. le parti pris est de couvrir essentiellement la période qui va du dix-huitième siècle à aujourd'hui. Cette période correspond évidemment au développement des échanges, à l'ouverture des voies commerciales et à l'avènement des transports de masse et du tourisme. Chaque chapitre est une vignette centrée sur un mets ou une boisson et en quelques lignes les contributeurs de cette somme non exhaustive mais roborative retracent l'histoire du rayonnement de chaque item. La panoplie est vaste, les régions d'origine des produits sont situées sur tous les continents. Il est intéressant de noter pour certains plats une mondialisation déjà ancienne tandis que d'autres sont juste au début de la phase d'expansion. Pêle-mêle et sans les citer tous on peut mentionner : les frites, le couscous, la pizza, le ketchup (dont les tomates viennent souvent désormais de Chine), le fish and chips, le sushi, le champagne, le coca-cola, le café, le curry, la vanille, l'huile d'olive, le guacamole, le ceviche, le pho, la baguette de pain, etc. Cette liste met l'eau à la bouche et certains termes exotiques donnent envie de voyager. La vertu de L'épicerie du monde est de traiter à égalité tous les plats sans aucun jugement de valeur. le lecteur, selon sa curiosité culinaire et gustative et sa plus ou moins grande propension au voyage découvrira des plats inconnus et se remémorera une cuisine qu'il mange peu. A l'inverse il découvrira l'histoire de recettes qu'il déguste au quotidien.
L'épicerie du monde est le pendant gustatif du Magasin du monde ; ces deux ouvrages clairs et synthétiques par deux prismes originaux documentent le phénomène inexorable de la mondialisation souvent synonyme d'uniformisation et de nivellement vers le bas. Dans ce cas il semble que même si certaines saveurs (les plus épicées ou aigres par exemple) sont parfois édulcorées ou travesties, il existe une tendance forte à la découverte réciproque. L'étude des phénomènes de transfert des saveurs d'une culture à une autre est passionnant.
Voilà, je vous ai donc parlé de L'épicerie du monde de Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre paru aux éditions Fayard.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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