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Critique de ODP31


Sortez les blinis !
Bon, avec Thomas Lieven dans les parages, vérifiez bien qu'il ne vous a pas tartiné des oeufs de lump au prix du caviar. Damnés succédanés.
Espion à l'insu de son plein gré, allemand d'origine, grand voleur, pardon banquier, il oeuvrait et manoeuvrait avec brio à Londres en 1939. L'homme est raffiné, charmeur, passionné de femmes et cuistot hors pair quand il se retrouve piégé et doit utiliser ses talents au service des services secrets allemands, de ceux de sa majesté, des américains et des français. Parfois les uns après les autres, parfois en même temps. Un agent ni double, ni triple mais quadruple. Il a plus de passeports que de pass sanitaires. Un collectionneur de QR codes 007. Toujours en besoin de liquidités, les pays en conflit lui confient des missions dangereuses pour remplir les caisses et participer à l'effort de guerre lasse.
Si Thomas Lieven risque plus de s'étouffer avec une truffe qu'avec les principes, qu'il est patriote du monde et qu'il n'a rien contre un enrichissement personnel pour la mauvaise cause, il prend tous les risques pour éviter de participer à la boucherie collective. Il use de tous les stratagèmes pour sauver des vies, dont la sienne et il sera pourchassé par tous ses employeurs. Il trouvera ses complices parmi des résistants, des truands et ses conquêtes. Ses trahisons successives le conduisent un peu partout : du Portugal à Berlin, de Paris à Toulouse puis Marseille, des Etats Unis à Londres. Passager clandestin qui ne voyage qu'en première.
Evoquer pour moi ce roman qui date de 1960, c'est comme partager un coin de champignons ou une plage sauvage connue des seuls autochtones. C'est à la fois partager un plaisir immense de lecture et divulguer un secret conservé de façon un peu égoïste. D'un autre côté, il s'est écoulé près de 30 millions d'exemplaires et bien d'autres passionnés doivent réserver une place de choix à ce roman dans leur bibliothèque.
C'est le roman de divertissement par excellence. Une péripétie par page et il y en a plus de 600, un héros charismatique, des femmes irrésistibles, des intrigues alambiquées, des hommes de mains patibulaires. A la différence de beaucoup de ces romans, le style n'est pas abandonné à l'histoire et je garantis des sourires. Ce roman, c'est une série condensée de huit saisons.
James Bond pacifiste, Arsène Lupin sans monocle, inutile d'essayer de résister à Thomas Lieven, il a toujours quelques coups d'avance, même sur l'auteur.
Son paternel côté plume, c'est Johannes Mario Simmel, juif allemand né en 1924 à Vienne, qui perdit une bonne partie de sa famille dans les camps de concentration. Il travailla comme traducteur pour l'armée américaine, avant d'être journaliste puis écrivain à succès.
Rangé parmi les classiques de la librairie « Ombres Blanches » à Toulouse que je squatte chaque semaine, je ne peux que confirmer que ce roman hybride y a toute sa place. Je ne sais pas où le ranger, alors, il restera sur ma table de nuit.
Un livre à espionner qu'il faut garder à l'oeil, de peur qu'il s'échappe.
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