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Critique de visages


Dans sa préface, Anne Cheng explique que ce roman marque un virage dans l'oeuvre de Lao She,car l'invasion de la Chine par le Japon va le conduire à une littérature de " résistance". Ce roman nous fait assister à la longue d'échéance de Siang Tsé, tireur de pousse pousse. Jeune et vigoureux,il aspire à posséder son propre pousse_pousse et ainsi réussir à vivre dans de bonnes conditions et même s'enrichir. Seulement, d'étape en étape il perd systématiquement tout ce qu'il avait réussi à acquérir, pour finir dans une résignation tragique proche de l'auto_ destruction. A travers lui on découvre la Chine des gens du peuple, les " petites gens" au service des grands. Ils ne peuvent,au meilleur des cas que survivre puisque beaucoup périssent de misère. Il y a un poids énorme dans ce récit, la fatalité qu'on devine dès les premières pages, et qui coupe toute énergie. Si Siang Tsé se reprend à plusieurs occasions pour croire encore en ses projets, je n'ai pas senti de véritable résistance que ce soit face à la société injuste ou dans sa vie privée. Il se laisse berner par La Tigresse et devient lui même insensible et égoïste dans sa relation avec elle. Sa rencontre avec Petite Fou Tsé se passe alors qu'il est déjà profondément inscrit dans un processus d'abandon de soi et de ses rêves. le lecteur pressent une issue tragique. Lao She ayant choisi dans ce roman de partir de l'individu dans une dimension humaniste plutôt que de se positionner dans une idéologie Collective et politique,j'ai regretté qu'il n'ait pas donné davantage de consistance à son personnage, plus d'émotion,de colère,de révolte,de tristesse...ce qui n'aurait pas empêché de dépeindre avec réalisme le paysage économique et social de cette Chine des années 20/30...
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