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Critique de Raffoo


Raffoo
10 septembre 2020
Le français est râleur.
C'est bien connu et c'est l'une des caractéristiques qui font sa réputation de par le monde.

Dans cet essai, le philosophe, Michel Serres (1930-2019), s'attaque donc à ces personnes d'âge mûr et aïeuls, retraité(e)s râleurs/râleuses, ces bougon(ne)s nostalgiques d'un autre temps et qui ne cessent de répéter : « C'était mieux avant ! ». Ce à quoi, l'auteur rétorque « Cela tombe bien, avant, justement, j'y étais. […] ».
Pour contrecarrer l'argument infondé de ces grands nostalgiques, Michel Serres énumère, sur un peu plus de quatre-vingts pages, les grands progrès technologiques, alimentaires, médicaux, sanitaires, sociaux, politiques, et autres avancées considérables qui ont amélioré nos conditions de vie au cours des dernières décennies. le tout est illustré par une confrontation verbale entre deux personnages, Grand-Papa Ronchon (les anciennes générations râleuses) et Petite Poucette (la jeune génération, les milléniaux optimistes.

Il est indéniable qu'au cours du XXème siècle nous avons assisté à des progrès monumentaux. Mais, tout le long de ma lecture, j'ai eu l'impression que l'auteur était enivré par un optimisme béat. Occultant consciemment ou inconsciemment la part d'ombre de certains « progrès technologiques et alimentaires » (impacts écologiques néfastes des transports et de l'industrie agro-alimentaire sur l'environnement, impacts sociaux et émotionnels délétères des réseaux sociaux, etc…).
Le monde n'est pas binaire et est infiniment plus complexe que ne pourrait le laisser imaginer cet ouvrage. C'est en partie pour cette raison que je n'ai pas trop aimé ce plaidoyer optimiste. Bien que je considère, l'optimisme comme étant absolument nécessaire au bien-être et à la santé mentale. Mais il est important de garder un regard lucide sur les choses. de plus, à plusieurs reprises, dans ma lecture, j'ai buté sur les phrases de Michel Serres. J'ai trouvé leur tournure décatie.

Mais tout cela, n'enlève en rien tout le respect et la sympathie que j'ai pour ce grand Monsieur qu'était Michel Serres.
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