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Critique de Lemondeetmesyeux


On connaissait les polars du Nord et leur penchant pour des scénarios aussi noirs et glaçants que le ciel austral. le Québec a toujours représenté pour moi une nation plus ou moins idéale où les paysages sont fabuleux, la vie plus facile et les gens généralement plus heureux qu'ailleurs. Mais Patrick Sénécal s'évertue pendant près de mille pages à me prouver le contraire...

L'auteur ne ménage jamais son lecteur et après le premier chapitre, on s'attend pourtant à ce que le pire soit déjà passé. Mais il n'est qu'un avant goût de tout ce qui suivre.

Est-ce parce qu'on a des raisons que c'est une excuse ? Voilà la question qui reste en suspens quand on tourne la dernière page. Comment garder son humanité quand on a vécu l'horreur? Et si on part du principe que la cruauté est un comportement exclusivement humain alors au final, qu'est ce qu'on appelle humanité ? Ce que l'être humain a de meilleur en lui ne serait-il pas un instinct animal ?

Finalement, sous ses faux airs de thriller classique (dans lequel on retrouve le sempiternel duo de l'inspecteur cabossé secondé par une collègue talentueuse), le Vide s'avère être un roman profondément noir et cynique. Outre le fait que ça ne se termine pas vraiment bien et que certaines scènes m'ont donné la nausée, je n'ai pas pu m'empêcher de ressentir un certain malaise.

Pourquoi ? Parce que le méchant n'est pas un méchant comme les autres. Parce qu'il fait partie des gentils dans la quasi totalité du roman. Parce que sa détresse m'a touchée et que j'ai même adhéré à ses idées. Parce que c'est une victime, qu'il a des raisons et que j'aurais vraiment aimé que ça lui fournisse une excuse.

Assurément une des plus grandes claques littéraires de mon année.
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