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Critique de kielosa


La combinaison du nom d'un de mes peintres préférés avec le nom de celui que je considère comme étant un des meilleurs auteurs de biographies que la France compte en ce moment, m'a poussé à lire cette BD, un genre qu'il ne m'arrive que rarement de prendre en main. Je peux ajouter le nom d'un 3ème artiste, celui du dessinateur, Fabrice le Hénanff, que je ne connaissais pas du tout, mais dont j'ai beaucoup aimé les dessins.
Pourtant la première fois que je me suis laissé séduire par la combinaison du nom de l'artiste peintre avec un autre artiste, a été plutôt une déception. Je fais référence à "Le Scandale Modigliani" de Ken Follett. Peut-être l'unique fois qu'un roman de l'écrivain britannique m'a déplu et je ne suis pas un cas isolé, à en juger par les nombreux billets négatifs de lecteurs frustrés sur Babelio.

Fabrice le Hénanff de Quimperlé en Bretagne n'en est pas à sa première grande épreuve. Avec élégance et précision, il nous a dessiné des personnages aussi divers que le "King" du rock'n'roll, dans son album "Elvis" et des combattants à la terrible bataille de Stalingrad (juillet 1942-février 1943) dans sa BD "Ostfront". Ses dessins dans "Modigliani : Prince de la bohème" font preuve de la même maestria artistique.

Le docteur Laurent Seksik continue à me fasciner. Penser que le même bonhomme puisse présenter une thèse universitaire : "Extension pariétale des Cancers Bronchiques en Imagerie par Résonance Magnétique" en 1991 et écrire, quelques années plus tard, "Le cas Eduard Einstein" (2008) et "Les derniers jours de Stefan Zweig" (2010), deux chefs-d'oeuvres biographiques, défie l'imagination ! Je sais bien que je me répète, car fin avril dernier, j'avais déjà exprimé ma grande admiration pour cet écrivain dans une chronique à propos de cette dernière biographie. Sans oublier, bien entendu, sa sublime adaptation de l'oeuvre majeure du grand maître autrichien "Le monde d'hier", paru l'année dernière, dans une édition de luxe superbe, chez Flammarion.

Le scénario qu'il réussit à produire de la vie d'Amedeo Modigliani (1884-1920) dans cette BD, rend presque inutile la lecture d'une des nombreuses biographies dédiées à ce peintre et sculpteur d'origine italienne mais devenu symbole ou incarnation du Montmartre artistique du début du siècle dernier. À l'exception peut-être de celle de sa fille, Jeanne (1918-1984), "Amedeo Modigliani, l'homme et le mythe" de 1958, qui est un intéressant témoignage (bien qu'un peu limité, puisque son père est décédé lorsq'uelle avait à peine 14 mois), quoique pas très littéraire, et celle de Christian Parisot, intitulé tout simplement "Modigliani", paru chez Gallimard en 2005.

La BD met en évidence le grand amour entre Amedeo et Jeanne Hébuterne, surnommée "Noix de coco" , ses problèmes de santé (tuberculeux et alcoolique) et l'aide de Léopold Zborowski. Ce dernier, juif d'origine polonaise (1889-1930), poète et marchand d'art, est mort dans la misère, tandis que son portrait peint par son ami Modigliani a été vendu presque un million et demi de dollars chez Sotheby's, en 2003.

Un mot sur la belle Jeanne Hébuterne, le sujet de nombreux tableaux par son amoureux. le surlendemain de sa mort, elle s'est suicidée en se jetant du 5ème étage de l'appartement de ses parents à Paris. Elle n'avait que 21 ans et était enceinte.
L'écrivaine France Huser en a fait l'héroïne de son roman : "La fille à lèvre d'orange" (Gallimard, 2006).

De la vie d'Amedeo Modigliani 2 longs-métrages ont été réalisés : un par Mick Davis, en 2004, avec dans les rôles du couple Andy Garcia et Elsa Zylberstein, qui a reçu beaucoup de critiques, et un autre par l'italien Franco Brogi Taviani avec comme acteur principal, un Richard Berry nettement plus convaincant, et Elide Melli.

Je termine par une citation du grand artiste, qui à la page 10, s'offusque qu'un journaliste ait pu écrire que : "Modigliani n'est pas un peintre...(mais) ...un dessinateur qui colore ses dessins."
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