AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de olivierpla


A partir d'une photo qui l'interpelle, celle d'un noir accroupi, tenant une calebasse dans ses mains et devant lequel se trouvent des têtes coupées disposées pour la photographie, photo parue dans l'Illustration de 1891, Daniel Schneidermann s'interroge sur le pourquoi de cette photo, ses effets à l'époque sur la population française et sur son oubli. Mais il va plus loin et retrouve la colonne Voulet-Chanoine dont les exactions équivalent celles commises par Stanley, dont parle Eric Vuillard dans son livre Congo, et qui fait écho au livre de Conrad Au Coeur des Ténèbres publié en 1902 et reprise par Coppola dans son film Apocalypse Now.
Il fait aussi un lien avec le livre "Exterminez toutes ces brutes" de Sven Lindqvist, dont Raoul Peck a tiré une série documentaire sous le même titre autour du racisme et l'esclavage dont les États-unis forment un modèle du genre. Ce titre est tiré de l'une des phrases de Kurtz, du roman de Joseph Conrad.
Mais ici Schneidermann parle aussi de l'importance de la photo comme témoignage irréfutable propre à réveiller les gens devant l'innommable comme la vidéo de la mort de Georges Floyd ou le meurtre de Nahel. Il le met en parallèle devant son propre aveuglement dans sa pratique puisqu'il lui a fallu être viré et du journal le Monde et de France Télévisions pour qu'après avoir fondé Arrêt Sur Images, il se rende compte de l'absence de journalistes noirs dans les rédactions, pourtant il était d'origine juive et aurait dû être sensible à d'autres formes de discrimination.
Commenter  J’apprécie          31



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}