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Critique de Tidalee


Tout d'abord, j'aimerais remercier Babelio et la maison d'édition Couleur livres pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la Masse Critique.

En tant que férue inconditionnelle de fantasy, il est rare que je me plonge dans un autre genre littéraire. Cependant, ce livre m'a permis de redécouvrir l'historique sous un angle poignant et nécessaire : Celui du génocide au Rwanda en 1994.

Le récit commence par poser les bases du drame, en remontant aux événements qui ont précédé le génocide des Tutsis au Rwanda, des décennies avant que le carnage ne se déroule. Cette mise au point est essentielle pour ceux qui, comme moi, n'ont eu qu'un aperçu de ce génocide à travers le programme scolaire. L'auteur réussit à contextualiser le conflit, ce qui permet de mieux comprendre les origines et l'ampleur de la tragédie, incluant l'implication du roi De Belgique et du Pape.

Le livre établit également un lien avec les événements contemporains, notamment la situation qui perdure depuis trente ans au Congo et le génocide actuel à Gaza. Ces parallèles renforcent la pertinence et l'urgence du devoir de mémoire, nous rappelant que de telles atrocités ne sont pas confinées au passé.

Un aspect crucial abordé dans le livre est l'implication – ou plutôt l'inaction – de l'ONU, de la Belgique et des pays occidentaux. Malgré les nombreux avertissements et appels à l'aide, l'ONU a échoué à prévenir le massacre, avec des troupes limitées et des mandats restreints qui les rendaient impuissantes face à l'ampleur de la violence. La Belgique, ancienne puissance coloniale au Rwanda, ainsi que d'autres pays occidentaux, n'ont pas réagi avec la rapidité et la détermination nécessaires pour stopper le génocide. Cette indifférence et ce manque de réactivité ont été dévastateurs pour les populations rwandaises, ajoutant une couche de complexité et de culpabilité à l'analyse historique de cette tragédie.

La deuxième partie du livre est dédiée aux témoignages des survivants et des témoins. On y trouve les récits déchirants des Tutsis, adultes et enfants, qui ont vécu l'horreur, ainsi que les témoignages des Casques bleus présents sur place et du chef de la Croix-Rouge au Rwanda, la seule institution capable de prendre en charge les blessés à ce moment-là. Cette section est particulièrement déchirante, les mots choisis sont d'une puissance évocatrice qui nous plonge au coeur de la tragédie des 100 jours. Les images que ces récits ont gravées dans mon esprit resteront longtemps présentes.

La troisième et dernière partie du livre se concentre sur l'après-génocide. Elle met en scène une journaliste, un magistrat, un collectif de parties civiles, une historienne, et une orpheline rwandaise qui porte un témoignage poignant sur le devoir de mémoire. Car un génocide ne prend jamais vraiment fin pour les survivants, qui portent les cicatrices indélébiles du carnage qu'ils ont vu et vécu.

Ce livre est un rappel brutal mais nécessaire des horreurs du passé et de l'importance de se souvenir pour éviter que l'histoire ne se répète. Rendant hommage aux victimes tout en éduquant les lecteurs sur un chapitre sombre de l'histoire humaine.

Je recommande vivement "Quand l'histoire s'écrit à la machette" à tous ceux qui souhaitent comprendre les mécanismes et les conséquences des génocides, ainsi qu'à ceux qui veulent honorer la mémoire des victimes en portant leur histoire au-delà des pages de ce livre.
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