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Critique de Babelcoyo


Lecteur compulsif, loin d'être omniscient mais qu'on ne peut accusé d'être totalement béotien (notamment en matière de football en général puisque je fus aussi abonné de virage du plus mythique stade de France), je ne peux m'empêcher d'être sévère avec cet ouvrage même si je loue dans le même temps la démarche des auteurs, qui me sont sympathiques, d'avoir choisi un tel sujet. Que peut-on leur reprocher ? Principalement ce style journalistique contemporain qui tient lieu d'écriture et particulièrement en vogue dans le domaine du sport, fait de petits phrases accrocheuses toutes faites mais vides de sens et plein d'automatismes de langage (l'adjectif "lunaire" par exemple, complètement galvaudé et répété à l'envi ici et sur les réseaux, particulièrement symptomatique de cette dérive de perte de sens). Une grande partie de l'ouvrage tient de l'empilement d'anecdotes, parfois confuses mais surtout sans réelle portée analytique, relevant davantage de la blague potache que d'un trait expressément sociologique. le style oscille parfois vers le langage d'un vague rapport de commission mais c'est plutôt celui de Nicolas Hourcade que nous donne envie de lire cet ouvrage (Le livre vert du supportérisme). Beaucoup de verbiage et de tournures alambiquées pour ne pratiquement rien dire sur le sujet ("le vrai supporter n'est pas forcément celui qui va au stade", merci du scoop), la première moitié est donc laborieuse à ingérer à force d'enfoncer des portes ouvertes, surtout si le sujet ne vous est pas étranger. La fin de l'ouvrage est plus intéressante (rapport aux autorités et supportérisme 2.0) mais pêche toujours pour son formalisme bon enfant dans lequel les journalistes n'arrivent pas tout à fait à s'effacer. On en ressort au final avec le sentiment d'avoir lu un rapport d'étudiant un peu bâclé et plein de maladresses, étiré sur 250 pages qui disent bien moins qu'un "Que sais-je ?" (en témoignent notamment certains renvois de bas de page vers des numéros manquants, plusieurs fois répétés donc pas tout à fait de simples coquilles). Pas sûr de savoir à qui celui-ci se destine en fin de compte : les spécialistes n'y apprendront pas grand chose, les novices seront découragés par la forme brouillonne qui laissera le sentiment d'un manque de distance, de capacité de synthèse et de rigueur méthodologique. Dommage, car il y avait certainement mieux à faire avec un tel sujet. Je vous conseille davantage l'histoire populaire du football de Mickaël Correia, qui n'est pas tout à fait un livre sur les supporters mais qui y fait forcément référence, bien plus riche en histoires et en points de vue.
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