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Critique de PatriceG


Il aura fallu attendre Gorki pour voir un "gueux" accéder à la notoriété, et encore avec des lacunes culturelles qui tempérèrent la qualité de son oeuvre, mais c'était le premier à écrire sur la misère de laquelle il est parti et c'est ce qui a plu au public de la ville.

Quant à ce genre d'énergumènes ici, issus généralement de milieu cossu, bourgeois, qu'on a rencontrés dès les années 1860 avec pour certains des dehors bien sympathiques et pour d'autres de l'engeance exploitant le vent de l'histoire, alternant donc entre leur cause sincère pour les paysans malheureux et le désir de les instrumentaliser, ils vont se distinguer nettement du lot des socialistes révolutionnaires par leur désir de passer à l'acte terroriste.

Ici on assite à la genèse d'un authentique terroriste qui va organiser, participer à l'assassinat froid, calculé de dignitaires du régime et qui sera condamné à mort deux fois. Ce ne sont en fait que les soubresauts de l'histoire qui vont lui donner quelques opportunités d'échapper coup sur coup à l'exécution de ses condamnations, et ironie de l'histoire toujours dans le même esprit, il tentera un retour au bercail sous les auspices des bolcheviks avec le succès que l'on connaît puisqu'il sera en fin de compte "suicidé" par la guépéou selon les historiens. Oui, on n'aimait pas trop ce genre d'illuminés socialistes révolutionnaires terroristes dont l'expansion fut arrêtée en 1917.

Pour moi Ce Boris Savinkov, dis-je avec mépris, symbolise la ligne de partage que je ne franchis pas, le terrorisme qui fut ou pas socialiste révolutionnaire. le terrorisme n'est jamais légitime, même si en toile de fond l'autocratie tsariste dénoncée était par bien des côtés condamnable, sachant qu'un tsar payait pour l'autre : on entrait ainsi dans une forme de régime totalitaire, systémique, donc basculer d'un camp à l'autre pire encore sous Staline..

Mais ce qui fut pour moi encore plus raffiné dans l'ignominie furent, genre de faisandage hypocrite et méprisable, les accointances que Savinkov put nourrir avec des gens comme Merejkovski, Cendrars, Picasso, Apollinaire.. en France donc. Un peu plus près de nous comme Mitterrand avec Battisti !..

L'édition française qui a publié les textes de cette crevure en début de siècle dernier ne s'est pas glorifiée à le faire.

Je vois quelle pente va subir ce livre : rejoindre ma bibliothèque impure en sous-sol !
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