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Critique de Cigale17


Quel dommage, c'est fini ! Je quitte à regret L'arabe du futur dans ce tome 6 qui couvre la période de 1994 à 2011. « En 1994, j'avais 16 ans et j'étais un semi-psychopathe » précise d'emblée Riad Sattouf pour commencer un très bref résumé des tomes précédents : il se présente en se dévalorisant. On sent son peu d'estime de soi, sa solitude, amplifiés par les tourments de l'adolescence, incluant, dit-il, l'obsession sexuelle... Dès la première page, le lecteur constate que le père reste omniprésent malgré son absence physique : il s'impose dans les pensées de l'adolescent et apparaît sur un fond rouge vif, couleur qui représentera ailleurs l'agressivité, la violence, la peur, la Syrie et, toujours, le père. La mère de Riad se démène comme elle peut, sans relations, sans beaucoup d'argent, pour tenter de ramener Fadi en France. On la voit perdre pied : elle cherche de l'aide auprès de politiques sourds à ses demandes, auprès de voyants, de personnages véreux. Elle se fait arnaquer, implique sa famille, provoque une galère financière, enrage à chaque lettre du père et s'effondre à la mort du grand-père. En vieillissant, le jeune Riad se dévoile de plus en plus : doutes, déceptions, espoirs, formation et débuts artistiques, influences, coups de pouce efficaces ou promesses non tenues, on voit l'artiste se former, se choisir un style courageusement, au risque de décevoir l'entourage, et toujours l'absence de Fadi, l'aveuglement et l'insistance du père pour faire venir les « enfants » en Syrie, comme si tout s'y déroulait normalement. Les choses s'améliorent lentement (les lunettes !) grâce au succès naissant et à une psychothérapie. Tout n'est pas noir dans ce tome ! L'humour se retrouve dans les textes comme dans les dessins. Et le regard distancié que l'auteur porte sur sa propre vie m'a enchantée autant que dans les tomes précédents, tous les six pleins de profondeur et d'une touchante autodérision. Une oeuvre majeure, je crois…
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