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Critique de LesProsesdumonde


Ce que j'ai trouvé remarquable, c'est que l'auteur a rédigé ces fragments à l'âge de 83 ans, comme quoi, il n'est jamais trop tard pour se souvenir. C'est justement intéressant d'avoir un texte fragmenté, parce que quand il s'agit de souvenirs, généralement ce n'est jamais linéaire, on se souvient de quelques bribes et détails, mais jamais du souvenir dans son intégralité, encore moins quand on l'écrit 75 ans plus tard, j'imagine et c'est véritablement ce qui donne de la force à ses écrits. On découvre une petite enfant russe qui, balloté entre sa mère et son père se retrouve entre la Russie et la France principalement, mais qui, - j'en ai eu l'impression en tout cas - s'est toujours sentie chez elle à Paris.

Ce que j'ai aimé, c'est la sincérité dans le récit, l'auteure parle franchement de ses souvenirs dans un dialogue entre deux parties d'elle-même, sa face que j'appellerais "naïve" qui est l'enfant, et l'autre, celle qui a raisonné et grandit. de cette façon l'une des deux voix met toujours l'accent sur une chose en particulier, sur l'interprétation d'une action d'autrui, sur ses sentiments aussi ce qui rend le récit vraiment personnel. Sincère également parce qu'elle ne s'encombre pas, elle n'écrit pas pour combler les blancs, elle se souvient ou elle ne se souvient pas et quand c'est le cas, elle le dit ce qui est agréable, on n'a pas à se poser la question de savoir si on est mené en bateau. La naïveté de l'enfance est elle aussi bel et bien présente avec notamment ce passage où elle demande carrément à sa belle-mère si celle-ci la déteste.

Globalement, ma lecture m'a plu, j'ai pris du plaisir avec ce livre, c'était cool, sans être extraordinaire non plus. le fait qu'elle ne parle que de ses 10 premières années - la période correspondant à l'enfance comme l'indique le titre - amène certains sujets assez ennuyeux, du moins pour moi - je pense par exemple aux moments où elle parle de l'école, l'importance que l'école française a eue sur elle et à quel point ça a compté dans sa vie. Toute cette partie là m'a un peu ennuyé parce que je n'ai pas du tout le même ressenti qu'elle sur la chose donc je ne me sentais pas très concerné. En revanche, les passages où elle parle de sa famille sont vraiment intéressants parce qu'on peut en apprendre plus sur la mentalité des gens à cette époque, sur son père qui ne supportait pas de parler d'amour ou de toute autre sentiment fort (comme le dégoût) ou encore sa mère qui, va savoir pourquoi décide de laisser sa fille chez son père pendant trois ans, comme ça, genre "tiens, je vais me prendre des vacances pendant trois ans, ma fille ne sera pas dans mes pattes".
Alors je m'attendais à mieux parce que j'ai énormément aimé Simone de Beauvoir comme je l'ai dit plus haut et pour le coup, bah Nathalie Sarraute n'est pas arrivée à la hauteur malgré la sincérité, malgré la forme du récit. J'ai un peu moins accroché parce que je me suis bien moins identifié, tout est question de ressenti.

Mon avis est en intégralité sur mon blog :
Lien : http://allaroundthecorner.bl..
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