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Critique de ohfom


ohfom
29 décembre 2022
Un ouvrage exigeant et probablement pionnier. Il fallait oser raconter par le menu et sous forme de BD l'histoire dramatique du réseau de résistance du Musée de l'homme. Il fallait oser le parti pris de ne s'en tenir qu'à des propos ou écrits authentiques (certains cependant retravaillés) pour concevoir une trame narrative certes somptueusement mise en couleur mais dépouillée de toute fioriture, de tout bavardage. Austérité du récit donc et aussi difficulté première : les personnages ne nous sont pas présentés par les bulles mais par des notes en fin d'ouvrage dont la consultation s'avère indispensable à la compréhension de l'histoire. On regrettera que le renvoi nécessaire aux notes extrêmement complètes vienne alors couper la progression d'un récit riche en acteurs et en situations qu'il n'est pas toujours simple de déchiffrer. Certains lecteurs ont pu en être rebutés, et cela se comprend. Ajoutons la difficulté à différencier des personnages que leur représentation dessinée ne permet pas toujours d'identifier au premier regard...

J'ai ressenti moi-même cette difficulté que je n'ai réussi à surmonter qu'en 3e lecture, c'est-à-dire bien après mon achat, quand, suffisamment éclairé des tenants et aboutissants de la narration par mes premières lectures, je me suis lancé dans une nouvelle reprise de l'histoire en me détachant complètement des notes et en me laissant guider par le simple enchaînement des cases et des phylactères. du moins pendant le premier tiers du récit où je n'ai pas relevé de difficulté majeure de compréhension. Cela m'a permis de goûter plus tranquillement à la beauté des couleurs, au style du dessin (sauf pour les personnages que je ne trouve en général pas spécialement bien rendus, surtout les personnages secondaires et les femmes !!). Arrivé à la hauteur de la page 70, j'ai fait une pause pour me reporter aux 4-5 pages de notes correspondantes : c'était comme si j'avais lu deux livres en parallèle, ou un texte bilingue ! Et cela m'a paru une solution excellente.

Pour la suite, un recours systématique aux notes est redevenu nécessaire afin de comprendre les situations et les enjeux. Effort portant sur, disons, une centaine de pages, une petite moitié du livre. Enfin les quelque 30 pages qui clôturent l'histoire, si terribles par ce qu'elles disent et si belles plastiquement qu'elles peuvent se passer de tout commentaire.

Pour résumer, il faut donc admettre de devoir en passer par plusieurs lectures, la difficulté concernant surtout la seconde moitié du récit.
Les images, aux couleurs splendides, l'effort remarquable de recherche des sources, des témoignages des survivants, et un travail d'une qualité rare, malgré quelques maladresses formelles et probablement la tentation de vouloir être exhaustif, justifient à mon sens pleinement l'effort mis à prendre connaissance d'un ouvrage formidable, unique en son genre, et dont les auteurs peuvent être chaleureusement remerciés.
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