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Critique de FrancoMickey


Avant de vous lancer dans l'acquisition de Justice, assurez-vous de prendre au préalable quelques mesures dans votre bibliothèque si vous êtes un maniaque (vous savez cette déformation professionnelle et/ou simple défaut congénital qui s'avère être une obsession au quotidien) de la linéarité et de la géométrie en toute rigueur. Car oui, ce comics est un mastodonte aussi lourd qu'une enclume qui vous fera gagner un bon centimètre de tour de bras au terme de sa lecture (à lire de préférence avant la période estivale messieurs).

Passé ce petit conseil pratique et bienveillant d'un toqué, entrons dans le vif du sujet : Justice se révèle être une oeuvre avant tout sensorielle tant sur plan visuel qu'émotionnel. Mais commençons avec l'élément central le plus marquant, à savoir le travail titanesque d'Alex Ross. du céleste coup de crayon, parmi les plus éminents, aux médusants coloriages aux tons vifs et ouatés, le dessinateur livre des planches mirifiques littéralement empreintes de vie. Ne retenons pas nos mots : chaque page tournée est un suave délice pour les rétines et les scènes d'action sont d'une lisibilité incomparable.

Côté scenario, Alex Ross et Jim Krueger font l'audacieux parti pris de placer au coeur du récit les sentiments, doutes et jugements des protagonistes des deux camps. le traitement qui leur est réservé est distillé avec une subtile dextérité : point de favoritisme dans ce fulminant ballet de capes et slips hauts en couleur, où chaque personnage bénéficie à part égale de la maestria des plumes des auteurs. Par ailleurs, ces derniers signent une peinture optimiste d'une humanité tourmentée, sonnant comme un écho à notre société, en évitant habilement les poncifs manichéens.

Même si l'histoire se veut viscérale, l'inévitable comparaison avec Kingdome Come met en exergue le léger manque de densité et d'intensité du scénario de Justice. Mark Waid avait su insuffler plus d'épaisseur à son récit là où l'oeuvre de Ross et Krueger épilogue parfois à outrance et aurait gagné en puissance à être à peine plus condensée. Reste tout de même un ouvrage humaniste, aux graphismes divins et notes philosophiques prononcées, qui souffle sur l'univers des comics un vent de fraicheur non seulement bienvenu, mais louable.
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