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Critique de HLCD


Ce n'est pas chose aisée d'introduire un univers de fantasy, surtout lorsqu'on tente de produire quelque chose de complexe avec un vraie densité de propos. Dans les mouvements chaotiques de l'imagination, ou même sur la page de brouillon, les choses passent plutôt bien, mais au moment de mettre en branle le récit, l'émulsion ne prend pas toujours. C'est un peu l'impression que j'ai avec ce premier tome de la Complainte des Landes perdues...

J'étais dès les premières planches assez séduit par l'ambiance Dark fantasy évoquant les rivages brumeux d'une pseudo-Irlande médiévale, avec ses récifs mystérieux et ses vieux châteaux forts lugubres. Les personnages, visuellement, sont très bien caractérisés : fierté, bonhommie, étrangeté, cruauté, mépris, etc. On perçoit aisément les rapports de force, même si on ignore l'origine de ces adversités.

L'insatisfaction se situe davantage dans la disproportion du dosage entre le suspens et l'exposition. Ce prêtre blême qui nous parle de sa mystérieuse quête, suggérant une prophétie cachée, mais dont on apprend que pas mal de monde est finalement au courant. Ce magicien tyrannique dont on nous rappelle constamment la vilénie et l'attrait pour l'occulte, et qui pourtant surprend quelques badauds lorsqu'ils découvrent que son sang n'est pas tout à fait naturel (avec un pentacle sur le front auraient-ils mieux compris ?) Cette dernière séquence lors de laquelle la reine nous raconte assez gauchement l'histoire de son défunt époux, brisant le fil narratif avec cette longue scène d'exposition interrompue elle-même par l'épilogue maladroite du prêtre qui doit sûrement parcourir la lande à genoux pour être encore si loin... Il y a clairement à mon sens des déséquilibres dans le rythme.

Sioban est cependant assez attachante. On sent une vraie énergie dans ses mouvements et dans ses répliques. Elle ne fait pas de concessions et c'est assez plaisant de partir dès le début sur ce principe de guerrière fière, plutôt que le sempiternel modèle de la jeune princesse guindée et précieuse qui gagne en confiance au fil des épreuves. Sioban envoie du bois d'entrée de jeu.

Je vais continuer la série. Je ne jette pas la pierre aux auteurs, je connais très peu de sagas qui s'ouvrent magistralement. Les débuts demeurent ardus. Cela ne veut pas dire que toute l'aventure sera mauvaise.
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