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Critique de topocl


La France, notre France d'aujourd'hui, est dévastée par une guerre civile. Un vague cessez-le-feu a été prononcé, mais malgré les forces d'intervention internationale, diverses factions s'affrontent, terrorisent les populations, jouent au petit chef. Un narrateur, qui emprunte beaucoup à Jean Rolin, mais qui n'est pas lui puisqu'il conduit une voiture, nous relate un road movie désabusé dans ce pays furieux et dévasté, de Paris à Marseille en passant par Clermont-Ferrand, avec pour vague excuse la recherche d'un hypothétique fils inconnu. Quelques chapitres à la troisième personne nous offrent un point de vue extérieur, telle une voix off dans les films de la Nouvelle Vague.

C'est très rolinien. Comme toujours, il ne faut pas craindre les tours et détours des départementales , la laideur des zones commerciales, les chiens errants qui trainent. À ce détail près que cette fois, les McDonald's sont pillés, les habitants évacués, les façades déchirés par des impacts de balles, la terreur rôde. Mais si l'on devine le voyageur meurtri par ce spectacle, il n'est pas près de l'avouer, nonchalant, fataliste devant l'horreur, quasi indifférent.

Et puis tout au long du chemin, de magnifiques échappées sur la nature, des lumières, des couleurs, le froissement d'animaux qui passent, rappellent la vie qui ne demande qu'à rependre.

Rolin reste à distance : au final, au-delà de la fulgurance de l'instant, l'action l'indiffère. On n'a aucune maîtrise sur rien, la compréhension est floue, le doute total. Il est l' élément central du récit tout en restant un élément totalement négligeable auquel arrivent quelques aventures, quelques rencontres, il faut bien que la vie continue.

" Mais comment savoir ?
Et d'ailleurs quelle importance ? "


L'élégance est dans l'enchaînement harmonieux de ses phrases à tiroirs, la capacité à évoquer le détail, à conserver l'ironie. L'humour affleure sous le drame (l'Acropole est une boîte de nuit enterrée, Rolin adore les Pailles d'or). L'absurde est roi.
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