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Critique de Ginie81


A l'ouest rien de nouveau nous raconte la tragique histoire de ces jeunes Allemands, volontaires, envoyés au front durant la 1ère guerre mondiale. Ces jeunes hommes auxquels on a fait croire qu'il s'agissait d'un véritable acte de bravoure nécessaire et patriotique, eux qui n'ont rien connu encore de la vie ou si peu et qui après une formation à la dure, ne sont déjà plus ce qu'ils étaient, une innocence envolée, volée, que les tranchées vont finir par détruire, arracher brutalement cet avenir qui ne sera plus jamais ce qu'il aurait pu être, ce qu'ils auraient du être, eux, ces hommes sans passé à l'horizon incertain.

Page 111-112 "Aujourd'hui, nous ne passerions dans le paysage de notre jeunesse que comme des voyageurs. Nous sommes consumés par les faits, nous savons distinguer les nuances, comme des marchands, et reconnaître les nécessités, comme des bouchers. Nous ne sommes plus insouciants, nous sommes d'une indifférence terrible. Nous serions là, mais vivrions-nous? Nous sommes délaissés comme des enfants et expérimentés comme de vieilles gens; nous sommes grossiers, tristes et superficiels: je crois que nous sommes perdus."

L'auteur nous dépeint les affres de la guerre - les bombardements, le gaz, les blessés, les mines, ... -; les tourments quotidiens auxquels le narrateur Paul et ses amis font face - les poux, les rats, la nourriture, ... - ; les instants plus sereins - les filles, les jeux, les permissions, la camaraderie... -; et la mort qui rôde autour comme un compagnon de chambrée silencieux auquel on a fini par s'habituer.

"Il y a des gens à qui la guerre profite", les soldats ne sont pas de ceux là, qu'ils soient d'un camp ou de l'autre, tous ne sont que les marionnettes d'une guerre qui les dépasse.
L'auteur nous dresse le portrait de ces soldats, nous fait ressentir les milles et un sentiments qui les animent: la compassion, la mélancolie, le doute, la peur, le questionnement, le désespoir mais aussi le désir de vivre.

Le récit est réaliste, il nomme l'indicible. Nous, lecteur, qui n'avons rien connu à cette guerre, nous pouvons sentir jusqu'à la terre collée sur notre peau dans les tranchées, le goût métallique du sang dans notre bouche, l'odeur des corps meurtris, entendre les cris de douleur et la détresse du coeur de ces soldats.

Un magnifique ouvrage à mettre entre toutes les mains.
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