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Critique de chartel


Ma première rencontre avec l'oeuvre de Jacques Rancière fut une véritable révélation (voir ma critique de "Le maître ignorant"). Il était donc indispensable de la prolonger, car ce philosophe est un éveilleur de conscience, un constructeur de nouvelles pensées.
C'est bien pour cela que j'ai fait l'effort de poursuivre ma difficile lecture de "Le spectateur émancipé". Cette difficulté n'est pas due à un style alambiqué ou pompeux, - rien de tout cela chez Rancière, bien au contraire, j'y ressens le souci de la simplicité et de la précision, pas de vocabulaire hermétique aux non-spécialistes – elle s'expliquerait plutôt par les sujets de recherche du philosophe qui exigent une remise en cause des idées reçues et conduisent vers des champs inapprivoisés et incertains.
S'appuyant sur ses recherches précédentes, Jacques Rancière sort du permanent soupçon porté sur l'art, et particulièrement sur les images de l'art. Il est en effet commun de dire péremptoirement que seuls les experts et les sages savent et comprennent les messages d'un artiste et de ses oeuvres. Comme si ces créations portaient une vérité seule et unique, à la manière, qu'il nomme policière, de la pratique politique qui cherche à imposer un principe de « bon sens »de la gestion du pouvoir, un principe présenté comme inévitable et nécessaire, comme la fumeuse réforme actuelle des retraites sensée sauver le système par répartition, réforme qui n'est pas à discuter, parce qu'elle a été élaborée par des experts, des gens qui savent et qui seuls connaissent ce qui est bien et bon.
Au contraire, Jacques Rancière rappelle que le consensus politique et artistique pousse à l'inaction et au blocage, et que le dissensus est encore le meilleur moyen d'ouvrir des horizons nouveaux.
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