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Critique de Sando


Par honte de son homosexualité, Mourad s'est interdit d'aimer. Il enchaîne les conquêtes féminines, se construit un personnage de façade, joue la comédie de l'amour aux côtés d'Elena, jusqu'au jour où cette dernière lui présente Nicolas… Impossible désormais de nier l'évidence. Mourad baisse la garde et se laisse entraîner dans trois années d'amour absolu, vécues à 1000 à l'heure.
Mais, à la mort brutale de Nicolas, l'univers de Mourad s'effondre. Consumé par le chagrin, le jeune algérien fait une terrible découverte qui finit d'éteindre son goût pour la vie. Après une tentative ratée d'en finir, trois femmes vont se réunir pour tenter de le sauver de la dépression sévère qui le touche. Elena, qu'il n'a pas revue depuis cinq longues années, Suzanne, la mère de Nicolas et Malika, sa mère, venue tout droit d'Alger pour tenter de détourner son fils unique de ses pensées morbides. Commence alors un long chemin vers l'acceptation et le pardon…

De ce duo d'écrivains à quatre mains, j'avais déjà été conquise par “Alger sans Mozart”, publié en 2012 aux éditions Naïve. Avec “Les femmes de nos vies”, j'ai retrouvé quelques thèmes chers aux auteurs tels que l'Algérie, le goût de l'art et notamment de la musique classique, le rapport à l'homosexualité et surtout le portrait de femmes fortes, incroyables et extrêmement attachantes.

Si tout semble tourner autour des hommes, ce sont bien les femmes qui, ici aussi, sont les personnages centraux du roman. Par leur résilience et leur abnégation, se sont elles qui portent les hommes sur leurs épaules, tissant des liens, donnant de l'amour sans compter, soutenant inlassablement malgré le rejet et, parfois même, l'ingratitude. Des personnages qui s'oublient, un peu trop peut-être, pour mieux se découvrir et s'enrichir au contact les uns des autres. de ces femmes découle un sentiment d'extrême générosité à la lecture de ce roman doux-amer qui fait la part belle à la psychologie de ses personnages, fouillant, creusant, afin de mieux mettre en lumière l'origine des failles.

Talentueux peintres de l'âme humaine, Michel Canesi et Jamil Rahmani nous offrent ainsi un texte polyphonique terriblement touchant et lumineux, dans lequel chacun finit par trouver sa place et se dévoiler. L'alternance entre les époques et les personnages rend la lecture particulièrement vivante et fluide et nous permet d'habiter, par des descriptions riches et très visuelles, les différents lieux du roman. D'Alger à l'Auvergne, en passant par l'Aisne, laissez vous emporter par cette aventure humaine bouleversante!

Je remercie vivement Babelio et les éditions La Belle Etoile pour ce partenariat Masse critique et cette jolie découverte de la rentrée littéraire!
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