AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de pencrannais


Le titre français, L'assassin des ruines, résume parfaitement ce roman. Une intrigue policière un peu bancale mais surtout une description saisissante et incroyablement réaliste de l'Allemagne de l'immédiat après guerre.
1947, à Hambourg, ville en ruine s'il en est, une femme est retrouvée nue au milieu des ruines, assassinée. L'inspecteur Stave mène l'enquête avec ses deux partenaires, Maschke des moeurs et McDonald de la police britannique. le Nord ouest de l'Allemagne étant zone d'occupation de ces derniers.
Cet ouvrage renferme deux livres en vérité. le premier qui prend les deux tiers des 450 pages (format poche) est surtout centré sur la vie quotidienne des hambourgeois au milieu des ruines de leur ville et de l'idéologie nazie. L'enquête sur les morts, car le cadavre de la femme sera suivie d'autres corps retrouvés au milieu des décombres, n'avance pas, piétine même, car l'auteur prend son temps pour nous décrire le froid, la faim, l'attente des êtres chers de retour de Sibérie et en même temps quelques touches d'espoirs et de renouveau (toutes petites touches). L'inspecteur Stave est suivi comme dans un documentaire dans ses déambulations à travers la ville à la recherche de l'assassin et il ne rencontre que la misère et la mort.
Cette partie est certes très intéressante, mais si vous êtes habitués des romans policier, la lenteur de l'enquête est un petite peu énervante.
Et puis, après presque 300 pages de néoréalisme, le deuxième livre commence et la résolution de l'énigme avance enfin mais pour le coup très (trop ?) vite. On se rend compte que nombre d'indices étaient habilement dispatchés par l'auteur tout au long de la première partie et en dehors du sentiment d'urgence à boucler l'affaire, celle-ci demeure toutefois à la hauteur des romans noirs dont elle s'inspire.
L'ouvrage terminé, je me retrouve avec un sentiment mitigé. Pourquoi diantre, me suis-je dit (oui, je me parle beaucoup à moi-même !) l'auteur n'a-t-il pas choisi un dosage un peu plus savant entre le contexte et l'intrigue policière tout au long du roman ? Mais ce défaut (à mon humble goût) est souvent celui des romans policiers historiques partagé entre description d'une époque et enquête criminelle.
Ceci mis à part, l'assassin des Ruines se lit avec beaucoup d'aisance Cay Rademacher (et son traducteur) a une plume assez dynamique, qui fait que même lors des descriptions de la misère humaine, on ne sombre pas, nous lecteurs, dans la dépression.
J'ai donc plutôt accroché au roman car, je suis à la fois un passionné de cette période de l'histoire en plus d'être amateur de polar. Mais, ce roman serait plus à recommander pour les premiers que pour les seconds.
Commenter  J’apprécie          560



Ont apprécié cette critique (55)voir plus




{* *}