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Critique de caducrot
Cécile Rabot livre dans cet ouvrage des Presses de l'Enssib ses analyses sur la valorisation littéraire en bibliothèque, à partir d'une enquête réalisée auprès du réseau parisien entre 2004 et 2010.
Elle s'attache à l'étude de quatre actions de valorisation du réseau, l'exposition des Nouveautés, l'exposition des Coups de coeur, la sélection Premier Roman et les Mordus du Polar. En analysant à la fois les ouvrages sélectionnés, leurs modes de sélection et leur mode de présentation, elle décortique les pratiques des bibliothécaires. le travail mené sur des entretiens avec ces derniers, qui permettent de comprendre leurs visions de leur métier, donne une profondeur supplémentaire à son travail.
Une fois sa méthodologie décrite, que reste-t-il de l'ouvrage? Clairement il ne s'agit pas pour l'auteur de donner à voir les différents outils permettant de mettre en valeur la littérature en bibiothèque. C. Rabot au contraire se concentre sur les quatre dispositifs pour montrer, d'un point de vue de sociologie du livre, quel est l'apport des bibliothèques quant à la mise en valeur de la littérature. le constat est alors sans appel: les ouvrages sélectionnés sont surtout des ouvrages qui ont une très bonne visibilité à l'extérieur des bibliothèques, et très majoritairement des romans. Les bibliothécaires sont en effet obligés de travailler sous certaines contraintes (acheter des livres demandés qui sortiront, travailler avec tel ou tel éditeur, se faire conseiller par telle ou telle revue). Cependant, ils mènent -- ou ont l'impression de mener -- tout de même un fort travail militant de sélection et de mise à disposition: les Mordus du Polar, par exemple, est une action construite par des bibliothécaires volontaires donc motivés. La lecture des différents livres, avec la prise de notes permettant l'écriture des critiques, est faite sur le temps personnel et pas sur le temps professionnel alors qu'elle est nécessaire au travail, etc.
Ces dispositifs visent finalement plus une incitation à la lecture qu'une incitation à la découverte de nouveaux romans, difficile sans médiation plus explicite que le présentoire. Les différentes actions autour du livre semblent complémentaires: nouveautés et coups de coeur autour d'oeeuvres reconnues préalablement pour inciter à lire et attirer à la bibliothèque, premier roman autour d'auteurs peu diffusés pour faire découvrir.
Cet ouvrage, truffé de références sociologiques passionnantes, me paraît être une référence pertinente voire indispensable pour tous les professionnels de la lecture; il permet en effet de prendre conscience de certains choix effectués sans même s'en rendre compte. Il théorise des pratiques dont on ne perçoit pas toujours la portée ni la profondeur. L'écriture est fluide et agréable entre les extraits des entretiens, les tableaux d'analyse et le corps du texte.
Elle s'attache à l'étude de quatre actions de valorisation du réseau, l'exposition des Nouveautés, l'exposition des Coups de coeur, la sélection Premier Roman et les Mordus du Polar. En analysant à la fois les ouvrages sélectionnés, leurs modes de sélection et leur mode de présentation, elle décortique les pratiques des bibliothécaires. le travail mené sur des entretiens avec ces derniers, qui permettent de comprendre leurs visions de leur métier, donne une profondeur supplémentaire à son travail.
Une fois sa méthodologie décrite, que reste-t-il de l'ouvrage? Clairement il ne s'agit pas pour l'auteur de donner à voir les différents outils permettant de mettre en valeur la littérature en bibiothèque. C. Rabot au contraire se concentre sur les quatre dispositifs pour montrer, d'un point de vue de sociologie du livre, quel est l'apport des bibliothèques quant à la mise en valeur de la littérature. le constat est alors sans appel: les ouvrages sélectionnés sont surtout des ouvrages qui ont une très bonne visibilité à l'extérieur des bibliothèques, et très majoritairement des romans. Les bibliothécaires sont en effet obligés de travailler sous certaines contraintes (acheter des livres demandés qui sortiront, travailler avec tel ou tel éditeur, se faire conseiller par telle ou telle revue). Cependant, ils mènent -- ou ont l'impression de mener -- tout de même un fort travail militant de sélection et de mise à disposition: les Mordus du Polar, par exemple, est une action construite par des bibliothécaires volontaires donc motivés. La lecture des différents livres, avec la prise de notes permettant l'écriture des critiques, est faite sur le temps personnel et pas sur le temps professionnel alors qu'elle est nécessaire au travail, etc.
Ces dispositifs visent finalement plus une incitation à la lecture qu'une incitation à la découverte de nouveaux romans, difficile sans médiation plus explicite que le présentoire. Les différentes actions autour du livre semblent complémentaires: nouveautés et coups de coeur autour d'oeeuvres reconnues préalablement pour inciter à lire et attirer à la bibliothèque, premier roman autour d'auteurs peu diffusés pour faire découvrir.
Cet ouvrage, truffé de références sociologiques passionnantes, me paraît être une référence pertinente voire indispensable pour tous les professionnels de la lecture; il permet en effet de prendre conscience de certains choix effectués sans même s'en rendre compte. Il théorise des pratiques dont on ne perçoit pas toujours la portée ni la profondeur. L'écriture est fluide et agréable entre les extraits des entretiens, les tableaux d'analyse et le corps du texte.
