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Critique de Corboland78


Pierre Rabhi, né en 1938, est un agriculteur, philosophe et essayiste français d'origine algérienne. Il défend un mode de société plus respectueux de l'homme et de la terre et soutient le développement de pratiques agricoles respectueuses de l'environnement et préservant les ressources naturelles, l'agroécologie, notamment dans les pays arides. Auteur de nombreux ouvrages, Vers la sobriété heureuse est paru en 2010.
Dès la fin des années cinquante, Pierre Rabbi décide de se soustraire par un retour à la terre, à la civilisation moderne qui commence à se dessiner sous ses yeux, en s'installant dans les Cévennes ardéchoises. Il voit en France, aux champs comme à l'usine, l'homme s'aliéner au travail, à l'argent, invité à accepter une forme d'anéantissement personnel à seule fin que tourne la machine économique. L'économie n'est plus depuis longtemps qu'une pseudo-économie qui, au lieu de gérer et répartir les ressources communes à l'humanité en déployant une vision à long terme, s'est contentée, dans sa recherche de croissance illimitée, d'élever la prédation au rang de science. L'économie ? Ce n'est plus depuis longtemps qu'une pseudo-économie qui, au lieu de gérer et répartir les ressources communes à l'humanité en déployant une vision à long terme, s'est contentée, dans sa recherche de croissance illimitée, d'élever la prédation au rang de science. Vers la sobriété heureuse a été écrit à partir de ces constations et de ses expériences.
S'il est une chose que je ne contesterai pas à Pierre Rabhi, c'est sa sincérité. L'homme semble doux et honnête comme l'était Stéphane Hessel, mais tous deux dans des domaines apriori différents mais finalement communs, ne nous apprennent pas grand-chose. Leurs idées généreuses ne sont que la répétition de propos déjà tenus par d'autres depuis longtemps.
Pierre Rabhi dénonce l'imposture de la modernité qui nie les acquis passés mais positifs, « comme si le génie de l'humanité n'avait été avant nous qu'obscurantisme, ignorance et superstition. » On trouve aussi dans ce petit bouquin, une mise en garde contre l'informatisation qui aliène les personnes, ou le constat que le temps c'est de l'argent. Enfoncement de portes déjà ouvertes diront certains, il n'est jamais mauvais de répéter ces arguments diront d'autres.
Mais le plus gros travers de ce livre à mon avis, c'est la sensation désagréable, à le lire, que seule une civilisation agricole – comme aux premiers temps de l'humanité – peut encore sauver le monde. Pierre Rabhi se défend par avance de toute nostalgie en évoquant « un monde révolu qui aurait atteint l'idéal, mais de déplorer que celui-ci n'ait pas été pris en compte et enrichi des valeurs positives de la modernité, plutôt qu'aboli. » Néanmoins on peine à le suivre durant ces passages.
En conclusion je l'ai dit, l'homme semble sincère et son message, arrêtons de consommer pour le simple plaisir de consommer et adoptons une sobriété salutaire pour l'avenir de notre monde, est tout à fait louable. Que ce bouquin soit lu et entendu par les jeunes générations tant mieux, les plus anciens comme moi par contre, se souviendrons d'avoir déjà lu et entendu ces propos depuis belle lurette et qu'ils n'ont eu aucune répercussion sur nos vies. Hélas.
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