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Critique de bdelhausse


Michel Quint nous emmène dans un huis clos "au soleil". La Corse, le Sud, peu importe. Les filles sont belles et court vêtues. Les marcels tachés. Les teints hâlés. Les caractères burinés. Mais tout va se dérouler à l'étage du Bar de la Marine, dans la salle du billard. On va jouer au billard à 3 boules. Au chat et à la souris aussi. On va parler. On va se confier. Se confesser.

Chaque protagoniste est brillamment personnalisé par Michel Quint. Zé, le tenancier, parle un français emprunté, étrange pour un cafetier... Quint nous fait languir, puis nous en explique la raison. Bastien est vieux et frustre. Violette a été belle et désirable. Elle parle peu. Elle a son corps pour communiquer. Chef est le policier de la bande. Samson, c'est le fort des halles, le mécano. Et il y a Joseph, l'inconnu arrivé comme par hasard, mais qui semble tout connaître du lieu. Et pour cause... Et il a un don, celui de faire parler tout ce "joli" monde. Et quand il voit Ida, la jolie Ida, muette et un peu simple, se faire tuer dans le port, la nuit, dit-il vraiment la vérité. Et quelles sont ses motivations...? Tout le monde va alors commencer à se méfier de tout le monde dans un chassé-croisé qui ne peut que se terminer mal.

Le roman date de 1989 et m'a largement fait penser aux polars portés à l'écran au début des années 80. Comme Diva ou la Lune dans le Caniveau. J'ai bien dit les films, pas les livres dont ces films sont tirés. Quint s'intéresse finalement plus à la forme qu'au fond. Il tisse patiemment sa toile. A tel point que j'ai réellement commencé à accrocher aux alentours de la page 110, dans un roman qui en compte 186... c'est dire. Même, dans les 50 premières pages, le style de Quint frise parfois l'indigeste. Phrases multiples sans verbe, ou sans sujet. Juxtaposition de mots, de manière un peu impressionniste parfois. de plus, Quint ne se répète pas. Vous loupez un mot et bardaf! c'est l'embardée, vous ne comprenez plus rien et vous devez faire machine arrière. On est dans le taillé au scalpel. Pas dans ces thrillers à rallonge où l'auteur répète en boucle le fin mot de l'intrigue. Style et économie de mots, voilà le mot d'ordre de Michel Quint dans cet exercice de style qui séduit par certains aspects et rebute par d'autres.
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