Ouvrage particulièrement étrange alliant une ébauche de certains passages de la Recherche avec une critique de
Sainte-Beuve, de sa méthode consistant à mettre en parallèle la vie de l'auteur et son oeuvre, c'est souvent un prétexte pour
Proust de donner son opinion sur certains de nos plus grands auteurs. Certains des chapitres sont rédigés à la deuxième personne, comme s'ils étaient des lettres adressées à des tiers ; j'ai trouvé cela agréable car ça m'a donné l'impression que
Proust s'adressait directement à moi. Certaines de ses analyses sont d'une acuité stupéfiante, notamment celle de
Nerval ou de
Baudelaire. Pour
Nerval, j'ai l'impression d'avoir enfin saisi certains éléments de Sylvie qui m'avaient échappé jusqu'alors. La critique
De Balzac est, par moments à mourir de rire, par les singularités du caractère de l'auteur de la Comédie humaine. le fil directeur est parfois difficile à saisir, mais on comprend entre les lignes que lorsqu'il analyse les auteurs,
Proust essaie de montrer en quoi leur vie domestique est sans intérêt pour connaître de leur oeuvre. Les passages préparatoires de la Recherche n'ont pas eu grand intérêt pour moi, excepté celui sur l'homosexualité, qui va bien plus loin que Sodome et Gomorrhe.
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