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Critique de Marti94


Toujours aussi motivée je poursuis mon aventure proustienne en version audio avec "À la recherche du temps perdu, tome 6 : Albertine disparue" originellement titrée La fugitive. C'est Denis Podalydès qui prête de nouveau sa voix au roman dont l'une des caractéristiques est d'être le plus court de la série, indissociable du précédent. Il sait mettre le ton pour extraire tout le charme de la prose poétique de Marcel Proust propice à la lecture à voix haute.

À la fin du dernier volume Albertine avait fait sa valise et quitté Marcel. Il la regrette d'autant plus qu'elle lui a laissé une gentille lettre alors il pense qu'elle est partie parce qu'il a refusé de l'épouser, toujours persuadé qu'elle est lesbienne.
Il ne veut jamais dire qu'il l'aime par fierté et par peur de souffrir et malgré cela il lui semble inconcevable de ne pas souffrir pour Albertine. Comme il dit, son ami Robert peut comprendre sa détresse mais ne peut pas la ressentir, en faisant référence à Phèdre de Racine comme prophétie des épisodes amoureux de sa propre existence.
C'est la première fois que je lis un texte sur la douleur amoureuse et la jalousie avec autant de subtilité, sur ce qui se passe lorsque l'on n'arrive pas à prendre une décision et que l'on aimerait que l'autre décide à notre place, perdu entre la volonté d'être aimé ou de quitter pour ne pas souffrir.

Et puis c'est la chute de cheval inattendue qui provoque la mort de la jeune femme. Marcel espère alors pouvoir l'oublier comme il a oublié Gilberte, Mme de Guermantes où sa grand-mère. Mais avant, il aimerait connaitre le secret de sa vie. Entre incertitude et contradiction, c'est à Venise qu'il part avec sa mère ce qui nous éloigne pour un temps des salons mondains auxquels il nous a habitué.
J'aime beaucoup quand il parle du souvenir inspiré par un tableau où une oeuvre, qui est d'autant plus fort quand il rappelle la personne avec qui la visite a été faite.
Je suis encore sous le charme des belles phrases du narrateur qui ne se satisfait jamais des apparences et creuse ses pensées pour extraire la substantifique moelle du sentiment amoureux, pour mon plus grand plaisir.
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