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Critique de ASAI


Un livre, constitué de onze nouvelles.
Inégales, tant en nombre de pages, qu'en intensité, qu'en intérêt, voire en qualité d'écriture, mais le tout est interdépendant.
Il me semble que le fil directeur ou le point commun entre toutes ces nouvelles, petites histoires, comme des chapitres, qui s'enchainent les uns aux autres, il me semble que le fil rouge c'est l'auteur lui-même, Zakhar, et cela non seulement parce que très souvent le héros, le narrateur se prénomme Zakhar, mais aussi, car ayant lu, un peu des notices biographiques sur l'écrivain, des articles sur le personnage, et ayant aussi lu quelques oeuvres du créateur, je m'autorise à penser que la plupart de ces nouvelles sont largement autobiographiques.
La lecture, heureusement ce sont des nouvelles, est tensiogène. de la violence, de la cruauté, de la morbidité, auxquelles succéderont de la douceur, de la tendresse, une naïveté enfantine et de l'amour de l'autre.
Cette violence, cette dureté, autant dans le fond que dans la forme (et là, le style est sérieux, acéré, bétonné), m'ont fait lâcher le livre des mains, et ce à plusieurs reprises. Parfois, j'ai accéléré la lecture pour connaître le fin du fin. Parfois j'ai accéléré la lecture pour me débarrasser de cette histoire trop glauque, trop morbide, trop écoeurante, car Prilépine a peu de tabou.
Parfois, aussi, j'ai relu et relu des pages doucement poétiques, tendrement violentes, mais si humainement réalistes.
Lire Prilépine c'est accepter le dérangement, c'est accepter l'horreur de l'être humain. Pas une horreur exceptionnelle. Non. Prilépine en fait un quotidien. Il rend humaine l'horreur qui existe dans chaque être. Il l'a rend acceptable et en même temps haïssable. Parfois ça fait du bien, mais parfois, le livre me tombe des mains et je pense "ce n'est pas possible".
Les descriptions qu'il fait de ses personnages sont absolument délicieuses ou terriblement abominables. Par moment, on peut se dire c'est la cour des miracles. Non, c'est la Russie de Prilépine. Celle d'aujourd'hui. Après avoir lu L'Archipel des Solovki, la première oeuvre magistrale de Zakhar, je me suis régalée avec Des chaussures pleines de vodka chaude,, puis Pathologies m'a ébranlée, dérangée déjà.
Déjà, la violence, le cynisme, la dureté, l'abomination de ce que peut être ou devenir un être humain, mais une plume acerbe, sans concession, détestable parfois, tendre quelquefois, une plume qui interroge.


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