Athènes en ruines

J'ai été particulièrement ému par l'équipe formée des deux frères avec la petite fille de l'un d'eux. La difficulté de ce genre de récit, finalement assez proche du « road-movie », c'est qu'il n'y a pratiquement pas d'intrigue et que bien souvent l'issue est fatale. D'où la nécessité de nous intéresser au présent que vivent les personnages, ce qui a été parfaitement réussi. Les sens sont en éveil, notamment l'ouïe qui permet « de voir plus loin », mais aussi l'odorat, le touché. Je suis particulièrement sensible à ces univers d'exode, de fuite... notre inconscient collectif nous le rappelle sans cesse, comme récemment lors du confinement où les magasins ont été pris d'assaut.
"Le quotidien s'est mis à grandir dans la simplicité du dénuement et nous avons appris que le dépouillement est un univers à lui tout seul, où rien n'est écrit, prévu, calculé d'avance. La perte de repère laisse le champ libre au temps, aux lieux, aux êtres. Des passages vers l'ailleurs se dessinent sur mes poussières de la ville."
La faille, l'anfractuosité, qui engendrent des états de conscience modifiés sont des passages vers cet ailleurs.
Un récit intéressant où nous sommes confrontés aux limites de l'humanité » : celles qui mettent à mal nos règles sociales, la morale, et qui nous laissent songeurs...