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Critique de ebardin


Deux adolescents de seconde, Max et Flora font connaissance par lettres interposées. L'une a été condamnée à six mois de prison ferme pour avoir frappé Émeline, une camarade qui la harcelait, jusqu'à ce qu'elle perde connaissance. L'autre est phobique, atteint de crises d'angoisse incontrôlables et n'est plus capable de sortir de chez lui.
Ayant lu sur Facebook que Flora venait d'être incarcérée dans un établissement pénitenciaire pour mineurs, il décide de lui écrire une lettre pour faire connaissance avec cette jeune fille qui fréquentait le même lycée et est à présent enfermée, comme lui.
Flora est ravie de pouvoir discuter avec d'autres personnes que ses parents et elle lui dépeint l'univers carcéral sans pathos ni enjolivement : elle est privée d'intimité, elle s'ennuie, n'est même pas capable de s'évader par la pensée et a été dévastée par la trahison de ses anciens camarades de lycée. En effet, aucun n'a témoigné en sa faveur au tribunal, aucun n'a précisé qu'Émeline l'avait harcelée jusqu'à ce qu'elle en devienne violente malgré elle. A présent, elle prépare les épreuves de terminale l'en prison et, pour ses 18 ans, elle est transférée dans une prison pour femme aux règles beaucoup plus strictes.
Max, à son tour, se dévoile : il adore cuisiner des plats sophistiqués pour son chat, il joue du ukulélé, et suit les cours de 1ES par correspondance depuis qu'il n'arrive plus à sortir de chez son père. Il a réussi à mettre un pied à l'extérieur de la maison pour sauver un pic épeiche et est suivi par un psy.
Bref, les deux jeunes gens font connaissance et s'apprécient tellement qu'ils décident de créer un groupe de travail pour lycéens qui, comme eux, ne peuvent pas aller dans un établissement scolaire. La directrice de la maison de retraite accepte de les recevoir dans ses locaux à condition qu'en retour ils égaient un peu le quotidien des personnes âgées.
Flora écrit une lettre d'excuse à Émeline, sur conseil de son avocate, et sa demande de liberté conditionnelle est acceptée. Elle va enfin pouvoir sortir...
Ce roman épistolaire est très efficace : sobre, fort, prenant. Les deux protagonistes sont originaux, attachants, pleins d'espoir. La réalité carcérale ou maladive n'est pas masquée mais elle est évoquée avec doigté et retenue, sans misérabilisme.
La correspondance permet toutes les confidences que la gêne d'un dialogue frontal aurait annihilées. Ainsi, Flora avoue confectionner des figurines avec ses chaussettes pour dialoguer avec des personnages célèbres. Elle confesse aussi s'être attachée à une famille de cafards (M. et Mme Snob). Max, lui, ironise sur ses talents de cuisinier pour animaux sans les cacher, confie qu'il appelle son bambou William Shakespeare et qu'il a fabriqué une poupée pour le représenter à l'enterrement de sa grand-mère.
Bref, un ouvrage optimiste et intéressant qui plaira aux jeunes et aux moins jeunes.
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