Ce roman historique est très intéressant. Par cette fenêtre temporelle, les personnages de l'Histoire reprennent vie. Personnages réels et d'autres fictifs sont mis en scène dans le théâtre prestigieux de Bibracte (capitale du peuple celte des Éduens), ils évoluent avec sentiments, peurs et hésitations.
À cette époque de la conquête romaine, la vie gauloise est relatée et comment Jules César a profité de la demande d'aide du peuple Éduen contre l'invasion helvétique pour conquérir la gaule ainsi que les années suivantes après la défaite de Vercingétorix.
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Dehors, des groupes, hommes, femmes et enfants, marchent précipitamment. Ils filent en direction de l’entrée principale de l’oppidum. Sur le rempart, le sonneur souffle dans sa trompe à tête de sanglier, sans relâche. Des Celtes en armes sont massés derrière l’imposante double porte.
Si le carnyx du Rebout a sonné, c’est qu’à un poste de garde avancé, installé au nord-est de l’oppidum, à quelques centaines de mètres en contrebas de la cité, les sentinelles ont elles aussi fait sonner leur cor de guerre.
Il y a un avant Alésia et un après. Entre-temps, des vies ont basculé. Celle
du chef arverne Vercingétorix. Celle de Niamh, jeune femme éduenne de
Bibracte. Auparavant, elle se portait naturellement au-devant des gens du
village. Aujourd’hui, c’est tout juste si elle les salue. Depuis plusieurs
décades, l’Éduenne cherche même à éviter les rencontres.
Écrire l’Histoire est une affaire sérieuse qui exige, quelle que soit la période envisagée, d’appliquer une méthode rigoureuse, dont l’essentiel consiste d’abord à observer les sources écrites ou archéologiques de la période étudiée, puis à comprendre l’origine de ces sources pour les analyser. Mettre en relation, avec le maximum d’objectivité possible, l’ensemble des témoignages qui ont traversé le temps pour relater et interpréter un événement, un personnage ou une époque particulière : c’est à cette tâche que doit s’astreindre l’historien.
Oui, ma jeunesse n’a pas été moulée dans la haine de César. Je n’en tire aucune gloriole, d’ailleurs. Mais ça, c’était avant. Et je vous exhorte tous à regarder droit devant vous. Arrêtez de sans cesse vous retourner pour rapporter ce que les uns et les autres ont pu faire hier. Seul demain compte !
L’une des plus belles femmes de la cité a désormais le regard triste. Vide. Ses beaux yeux bleus, malicieux, ont perdu de leur éclat. Elle ne fait plus halte, comme autrefois, vers le très original bassin qui ressemble à un œil géant. Il est bâti en granit rose, en forme d’amande au beau milieu de l’avenue principale de l’oppidum, dans le quartier des caves. Là où sont entreposés les céréales et les vins méditerranéens qui égayent les banquets.
Rencontre avec Jean-François Perret à propos de son roman "La Faille du temps" (Éditions de Borée, coll. : "Romans historiques", poche, juin 2017).
Quand Alex Leloup disparaît en laissant cette phrase, troublante, "J'ai traversé le temps" dans une lettre en forme d'adieu, son fils ne sait pas encore qu'il s'apprête à vivre une aventure inouïe. Une épopée à la fois fantastique et initiatique. Kévin ignore que pour retrouver son père, il lui faudra dénouer un mystère. Où est-il ? de quoi parle-t-il ? Qu'a-t-il vécu autrefois d'aussi incroyable ? Et surtout, à quoi correspond cette faille, dont il parle, et qui est perdue au plus profond d'une grotte vieille de plus de 30000 ans ? Dans ce roman, premier prix Fiction au Festival du livre préhistorique de la Chapelle-aux-Saints, en Corrèze, le lecteur traverse la faille du temps, et s'immerge dans les grandes salles d'une grotte, à l'époque où l'homme de Cro-Magnon laisse sur les parois les témoignages de son passage. C'est un extraordinaire bestiaire qui met en scène des mammouths, chevaux, lions, bisons, rhinocéros et bien sûr, le " seigneur " des lieux, l'ours des cavernes. Un jour de 1994, ce monde souterrain sera redécouvert, en Ardèche. On le connaît aujourd'hui sous le nom de Grotte Chauvet-Pont-d'Arc dont la réplique, La Caverne du Pont-d'Arc, est ouverte au public depuis mai 2015.
Journaliste professionnel depuis 1982, Jean-François Perret est né en 1959 à Mandeure, dans le Doubs, en Franche-Comté. Il a débuté sa carrière à Decize, dans la Nièvre, en Bourgogne, comme correspondant local du quotidien régional La Montagne (Groupe Centre-France). Il était journaliste en Ardèche lorsque la grotte Chauvet a été découverte.
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