Tout part d'un organigramme publié dans Bull Informations et communiqué par
Jacques Perriault, un des pionniers de l'informatique en France, et proche de l'
Oulipo.
Raymond Queneau décline l'invitation à écrire autour de cet organigramme, Perec, lui, accepte de rédiger un texte sur le sujet. Dans la postface, Bernard Magné précise les conditions de l'écriture de cette longue nouvelle dans le contexte des approches de
Raymond Queneau et
François le Lionnais.
Il s'agit donc d'un employé décidant de se rendre chez son chef de service pour lui demander une augmentation, mais ce chef « mr x » peut-être là ou pas, c'est le début de l'arborescence de l'organigramme. « Disons pour simplifier, car il faut toujours simplifier » que Pérec va nous emmener dans une sorte d'hélice narrative qui à la manière d'un « Boléro » de Ravel va sembler boucler (au sens informatique du terme) mais avec toujours un petit incrément, une petite variation, un changement de terme ou même l'invention d'un mot -inaristophagisme, que je vous laisse découvrir.
Cette progression va se faire sur 88 pages - sans aucune ponctuation – comme si les mots et les lettres, telles des électrons circulaient sans obstacle dans ces circuits informatiques pour nous emmener d'un seul trait jusqu'à la fin de carrière de l'employé en question. Cette écriture linéaire accentuant, pour moi, l'impression de partition musicale et expliquant sa rapide transposition en pièce de théâtre.
Je comprendrais très bien que certains lecteurs trouvent ce texte ennuyeux à force de « répétition » apparente mais c'est un de ces
exercices de style brillants et spécifiques de certaines oeuvres de
Georges Pérec, dans la veine de «
Lieux » publié récemment, de «
Tentative d'épuisement d'un lieu parisien » ou des « 243 cartes postales… », etc.
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