Le commerce de cette colonie consiste en café dont la qualité est comme égale au café de Bourbon - il se cultive presque tout dans la partie méridionale du côté d'Oyapock - en coton, en roucou qui sert aux tentures, en tafia le meilleur de toutes les colonies, parce qu'il est fait avec de la canne à sucre, au lieu que dans les autres colonies on le fait avec le marc de sucre. Très peu de sucre, très peu d'indigo.
C'est dans cette colonie où l'on a transplanté les épices que M. Poivre y a apportées des colonies hollandaises et elles y viennent très bien. Si on continue la culture, dans quelques temps cette colonie fournirait à la France cette branche de commerce et on ne serait plus obligé d'acheter ces denrées très cher chez l'étranger. Les principaux établissements sont à Cayenne qui est la capitale. La ville se situe sur la rivière de ce nom, qui en forme le port, mais il ne peut y entrer que des bâtiments légers, tirant peu d'eau ; les frégates sont obligées de mouiller à deux lieues NE de la ville près le rocher nommé l'Enfant perdu. L'île de Cayenne, où se trouve la ville, n'est séparée du continent que par un bras de mer, ou rivière dans laquelle la marée entre deux côtés et qui est large d'environ cent pieds.