Des voisins ordinaires

J'aurais bien continué l'exploration de mon pense-nouille sans fond, mais Patounet a emporté son tuba.
.
Je suis donc prudemment restée en surface et que vois-je dans les sorties récentes ? une maison en couverture, des voisins dans le titre.
Il ne m'en fallait pas plus pour sauter dessus.
.
Tony Parsons est une découverte, et une très bonne je dois dire.
Ce roman choral à deux voix m'a transportée.
Je précise qu'il n'y a pas de retour en arrière et que chaque narration continue l'histoire, ce que j'ai trouvé original.
.
*******
.
Lana et Roman, préoccupés à juste titre par les dangers que représente la vie en ville, achètent une résidence ultra sécurisée en pleine cambrousse.
À une heure de Londres, ce n'est pas non plus le bout du monde.
.
Un ravissant cottage dont la façade est couverte de laurier rose jouxte leur maison, et le jour de leur arrivée, une charmante dame, Sally, un peu hippie sur les bords et beaucoup au milieu en sort pour leur offrir un grand pot de miel fabrication maison.
Nos citadins sont plus que surpris, peu habitués à un tel accueil de la part de voisins inconnus.
.
Mais leur choix s'est porté sur un tout petit village : pensez donc, quatre maisons de chaque côté de la rue et tout au bout, un gigantesque manoir.
.
Très vite, les charmants habitants vont s'évertuer à les mettre à l'aise.
.
Willow, à la beauté sidérante vit dans la maison voisine avec son mari Guy.
Sur l'autre trottoir, nous avons Ben, que sa femme Juno a quittée, et son fils, Oscar.
Ils ont pour voisins Krissy, son mari Tucker et sa fille Sailor, l'adolescente parfaite, excellente en classe comme dans ses activités extra-scolaires, violon, sport, etc.
Dans le grand manoir, deux éminents professeurs très âgés, les Hall.
.
À tout ce monde-là s'ajoute Vince, l'homme à tout faire des résidents et Goran, responsable de la sécurité.
C'est qu'ils ne rigolent pas avec ça, les habitants de ce village de privilégiés.
Autres personnages récurrents et très bruyants, un duo de renards qui se manifestent à chaque tombée de la nuit...
.
*******
.
Au début de ce roman, je me suis vraiment crue dans Les femmes de Stepford de mon cher Ira Levin.
Les situations se rejoignent parfois, mais la ressemblance s'arrête là.
.
Vous allez me dire que cette vie idyllique est trop belle pour être vraie, n'est-ce pas ?
Et au fil de ma lecture, j'ai découvert que tout était loin d'être rose dans ce paradis sur terre (hormis les lauriers, bien entendu).
.
*******
.
L'histoire est menée tambour battant.
Le suspense m'a tenaillée du début à la fin. Si je n'ai pas eu besoin de plonger dans mon pense-nouille pour le trouver, j'ai néanmoins fait le voyage en apnée.
.
Roman très addictif, servi par une plume impeccable.
L'auteur sait ménager ses effets, et à chaque fin de court chapitre, on ne peut s'empêcher d'enchaîner sur le suivant.
.
Les personnages sont tous fabuleux, très bien décrits. On est en immersion complète de la premère page à la dernière.
Je n'irais pas jusqu'à dire qu'on s'y attache vraiment, mais on partage leurs angoisses, leurs espoirs, les terreurs de Lana.
.
Je conseille fortement ce roman à tout amateur du genre.
Je ne m'attendais pas du tout à la plupart des reboudissements, donc chapeau bas à Tony Parsons.
Je vais m'empresser d'ajouter ses autres écrits à mon pense-nouille.
.
.