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Critique de GilbertdAlto


Chers lecteurs du Jazzophone, si vous avez un ou une proche aussi passionnés de musique que vous, et que pour les fêtes vous pensez à lui faire cadeau d'un livre sur le sujet, n'hésitez plus, c'est celui là. Ne vous fiez pas au titre, car si ce livre traite effectivement de rock (et de quelle manière), le jazz y est aussi présent et bien présent.

Ancien rédacteur en chef de « Rock & Folk » (qui d'ailleurs est issu de « Jazz Hot »), Philippe Paringaux possédait véritablement une plume extraordinaire. Il a écrit les plus beaux articles que j'ai pu lire sur le rock « classique » des sixties et de la première moitié des seventies, celui des Stones, Beatles, Led Zep, Doors, Byrds, Neil Young, Dylan ( une véritable fascination). Et sur le jazz aussi : Miles, Tony Williams, John Mc Laughlin, Wayne Shorter (sa chronique de « Super Nova » est une merveille), Archie Shepp, Sun Ra, etc…

Il s'intéressait aussi à des choses « autres » qui devraient également parler aux lecteurs du Jazzophone, comme Soft Machine ou King Crimson (1ère mouture) et fut le premier à parler de Magma, tout en faisant l'apologie du génie de compositeur d'Antonio Carlos Jobim… Il a élevé la critique musicale en France au niveau de la littérature. Son style était d'une très grande originalité, très littéraire, évitant, à l'inverse de nombre de ses confrères les anglicismes trop évidents, préférant tremper sa plume chez Baudelaire ou Valery Larbaud… Ce recueil est une merveille, car en plus de longs et fascinants articles (la tournée avec Zappa, le festival de l'île de Wight, Montreux Jazz festival, une interview sans concessions de Léo Ferré, le portrait de van Morrison), il nous offre également les courtes nouvelles que Paringaux écrivait chaque mois sous le titre « Bricoles », à la fois noires et poétiques… Puis il a brutalement cessé d'écrire, pensant, non sans raison, que l'âge d'or était révolu… Comme il le disait dans une interview, « Les deux derniers grands disques de rock sont parus en 1975, ce sont « Horses » de Patti Smith et « Born to run » de Springsteen, et les deux sont déjà empreints de nostalgie ». On lui doit aussi les magnifiques notes de pochette de « Mekanik Destruktiv Kommandoh » de Magma et le scénario et les textes de « Barney et la Note Bleue » fabuleuse BD co-réalisée avec Loustal narrant la vie (romancée) de Barney Wilen, puis quelques autres scénario de BD toujours avec Loustal, un polar très noir « Privé d'amour », (réédité sous le titre « Blues Blanc ») puis plus rien… le silence. Quel dommage… Mais d'un autre côté, quand on a vu Hendrix et les Doors à Wight, Miles à Pleyel en 69, le Band ou Otis Redding à l'Olympia, comment trouver encore de quoi s'enthousiasmer ??
Lien : https://www.lejazzophone.com..
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