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Critique de Tandarica


« Une histoire visuelle du mouvement pour les droits des femmes ». Ce sous-titre me paraît essentiel à la compréhension de ce qu'est exactement ce petit livre. Un précis historique (un « aperçu des principales réalisations du mouvement et de son envergure internationale », selon les propres mots de Helen Pankhurst, dans l'avant-propos) qui a pour vocation d'introduire le lecteur, plutôt jeune et non initié, au mouvement féministe et qui pour ce faire se pare de couleurs et d'un graphisme attrayants et aérés, facilitant la mémorisation. D'ailleurs, son esprit est très synthétique et dès la page de garde le « fémin-isme » est définit comme étant, selon le philosophe et socialiste utopiste Charles Fourier (1772-1837), « la défense des droits des femmes basée sur l'égalité des sexes ». Ensuite un sommaire original présenté sous forme de frise dont les repères sont les numéros de pages, permet, en un simple coup d'oeil, de retenir la structure tripartite du livre : trois « vagues » de féminisme (à partir de 1840, à partir de 1960 et enfin à partir de 1990).
En ouverture de chaque partie l'image colorée d'un slogan en anglais, avec sa traduction française : « Pas autoritaire, juste aux commandes », pour la première partie, « Pas intimidante, juste impressionnante », pour la deuxième, « Pas criarde, juste enflammée » pour la troisième et enfin, en conclusion, pour un féminisme d'aujourd'hui : « L'espoir a le pouvoir de tout changer. Discuter. Militer. Protester. Persister ».
Chaque partie présente le contexte historique et alterne ensuite des planches biographiques, avec des schémas reprenant des dates importantes, ainsi qu'avec des citations retentissantes, le tout dans une mise en page que j'ai trouvée fort attrayante, et qui use efficacement des lettres majuscules. Les figures importantes du mouvement peuvent être retrouvées facilement grâce à un index en fin d'ouvrage. La plupart d'entre elles bénéficient d'une double page avec à gauche une citation à retenir et une courte présentation du rôle dans le mouvement, et à droite un portrait.
J'ai beaucoup apprécié la capacité de ce petit ouvrage, très didactique, à rendre compte, malgré son aspect succinct, de cette « solidarité qui a toujours constitué le coeur » du mouvement féministe mondialisé.
On parcourt, grosso modo, les dates charnières à partir des « pionnières du féminisme » (des figures avant-gardistes) au mouvement #MeToo (2017).
On apprend facilement que, par exemple, le droit de vote des femmes a d'abord été instauré en 1869 dans l'État américain du Wyoming, tandis que les Noires de l'Afrique du Sud ne l'obtiendront pas avant 1994.
Je vous propose de vous citer également les différents droits abordés : de vote, de propriété, l'éducation et la contraception pour la première vague, du travail, relatifs à la procréation et la remise en cause du patriarcat pour la deuxième vague. Enfin, durant la troisième vague, le mouvement « devient pluriel et intersectionnel, cherchant à remettre en question les notions reçues de genre et de privilège en : mettant fin à la violence liée au genre, s'attaquant à la discrimination et exploitant le pouvoir de l'Internet ».
Le mot de la fin, page 124 et une invitation à continuer « à faire évoluer les choses », car il faut encore combattre le sexisme et les inégalités.
À l'écrasante majorité les personnages marquants sont des femmes. Cependant, un homme, et je tiens à le mentionner, y est cité : le sociologue et politicien britannique John Stuart Mill, auteur d'un livre intitulé L'Asservissement des femmes, dans lequel il plaide déjà pour l'égalité entre les hommes et les femmes.
Une date a retenu tout mon attention : l'année 1975 (année de ma naissance également), non seulement, parce qu'en France Simone Veil réussit à faire voter la loi sur l'IVG (qui rend l'avortement légal pendant les dix premières semaines de gestation), mais aussi pour un autre chiffre marquant, en Islande près de 90 % des femmes font la grève pour prouver que leur contribution est indispensable à l'économie et pour exiger l'égalité salariale et de meilleurs conditions en matière d'emploi.
C'est ma fille de 12 ans qui a déniché ce livre et je la remercie de me l'avoir prêté.
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