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Critique de nathdesdo


Le portrait percutant d'une famille, théâtre d'un passé, de secrets et de tant de rivalités, culpabilité et colère enfouies, sous une plume fine et pleine d'humour.

Chez les Salvatore, il y a le père menaçant « rien qu'en se taisant », la mère soumise, qui « s'abst[ient] de tout devant lui » et les quatre soeurs, « Violetta la reine, Gilda la pragmatique, Aïda la préférée et Mimi le colibri ». Iazza, une île sicilienne, en est le décor volcanique et circonscrit.

Un soir de carnaval, Aïda cède sous l'insistance de sa petite soeur et l'emmène à la fête. L'espace d'un instant, elle lui lâche la main et la perd de vue. Mimi reste introuvable. Disparue. Aïda, du haut de ses huit ans, est désignée responsable du drame. Son père ne lui adresse plus la parole, sa mère se réfugie dans le déni, ses soeurs l'évitent comme une pestiférée. Pour Aïda, « le résultat est l'effroi, et l'effroi dure longtemps, il anéantit tout. » Ainsi bannie, à seize ans, elle part vivre à Palerme.

Après quinze ans d'absence, à la mort de son père, elle décide de retourner à Iazza, au risque de « courir entre les gouttes d'acide qui vont lui tomber dessus dès qu'elle aura mis un pied » sur l'île.

Alors, que dit-on « à quelqu'un qu'on n'a pas vu (et pas voulu voir) pendant quinze ans », à une soeur dont on n'a pas prononcé le prénom depuis des années ? S'arrange-t-on pour ne parler que de la pluie et du beau temps ? Chaque phrase est-elle « doublée d'une phrase fantôme » si bien que « tout ce qui se dit vraiment n'est jamais prononcé » ?

Comment s'accorde-t-on avec la culpabilité et la mauvaise conscience ? Ouvrir la boîte de Pandore, esquiver, nier, sortir la formule magique « c'est un peu compliqué ». Quels rôles les 4 soeurs jouent-elles dans cette tragédie familiale ?

Véronique Ovaldé s'intéresse de près à la famille, lieu de toutes les passions. Et moi aussi. Echo étrange, ombres familières, chaque page de son roman s'approche au plus près du séisme en une danse fantaisiste, « lente et précautionneuse ».
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