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Critique de gavarneur


Eric Orsenna a deux facettes dans ce livre. Il est écrivain voyageur, parcourant le monde au gré de sa fantaisie, mais très bien introduit auprès de personnages clé : chercheurs et dirigeants. Il est aussi écologiste moralisant pour nous expliquer comment selon lui chacun doit participer à la gestion de cette ressource vitale : l'eau. Et il ne m'a enthousiasmé dans aucun de ces rôles.
Lisant ce livre en 2022, que puis-je vous conseiller ? Si vous ignorez tout du manque scandaleux d'accès à l'eau potable et à l'assainissement pour des millions de personnes, si vous n'avez pas entendu parler de conflits potentiels entre pays dépendant d'un même fleuve pour leur subsistance essentielle, empruntez-le ou achetez-le vite. Mais si, depuis sa publication en 2008, vous avez lu quelques articles ou entendu quelques émissions de radio, j'hésite.
Normalement j'aime assez Erik Orsenna, mais si ce livre a pu être utile et éclairant naguère, j'ai surtout vu ses défauts. Je n'ai pas senti de construction, juste les balades à travers le monde sans circuit préconçu d'un homme sans doute doué pour se faire présenter les bonnes personnes*. Seule la conclusion, sous forme de sept convictions intéressantes et utiles, semble organiser a posteriori cette tournée de l'eau. Peu des problématiques abordées m'ont pas parues neuves ou passionnantes, et j'ai souvent trouvé le point de vue de l'auteur moralisateur, sans sentir dans le livre un projet de mobilisation des consciences pour l'action.
Il est vrai qu'Orsenna insiste sur l'impossibilité d'appliquer des solutions globales, c'est probablement le message qui m'a le plus intéressé : les plans technocratiques ne suffisent pas, il faut tenir compte de la réalité locale, à une échelle assez fine.
J'ai également bien apprécié la confrontation des points de vue dans une zone où l'accès à l'eau est notoirement conflictuel** : Israël, la Jordanie et la Palestine. L'enquête sur les recherches en Israël sur une agriculture peu gourmande en eau est un temps fort de cet ouvrage.
J'ai lu ce livre facilement et avec intérêt, mais il m'en est surtout resté le regret de son manque de construction, et surtout de mon retard : il m'aurait peut-être éclairé et passionné en 2009.

*Est-ce par modestie ? Orsenna n'explique guère quelles compétences personnelles, à part sa réputation d'écrivain et une activité économique antérieure (mon souvenir est confus) lui ont obtenu ces rendez-vous
**Voyez par exemple cet article : https://www.monde-diplomatique.fr/publications/l_atlas_environnement/a53604
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