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Critique de fanfanouche24


Pendant mon échappée montagnarde dans le "pays cantalou", je suis tombée par hasard sur le dernier opuscule de Michel Onfray sur l'écrivain-philosophe, D.H. Thoreau, qui me fascine depuis longtemps, après avoir lu "Walden...". J'ai d'ailleurs en réserve depuis 2014... les 3 tomes de son journal [allant de 1837 à 1846 ], publié par les éditions Finitude. Ceux-ci attendent bien patiemment; que je puisse leur consacrer le temps nécessaire...pour apprécier cette oeuvre, avec toute l'attention possible !

Michel Onfray rend hommage à ce philosophe-marcheur, admiré, tout en ne manquant pas de régler quelques comptes avec tous les philosophes, verbeux-discoureurs pathologiques, au passage ... et cela ne manque pas
de piquant !!
Il a la dent dure, très souvent, mais j'avoue adhérer à quelques uns de ses "coups de gueule" ...Parallèlement, Il resitue le mouvement américain transcendentaliste dans l'histoire mondiale des idées...parle des figures importantes de ce mouvement, dont Emerson, Carlyle...


" Dans le même mouvement, cette Europe philosophante a négligé l'Emerson de -La Conduite de la vie-, le Thoreau de -Walden-, les transcendentalistes, le John Muir du -Journal de voyage dans l'Arctique-, le John Burroughs de -Construire sa maison-, l' Aldo Leopold de - L'Almanach d'un comté des sables-. Tant pis pour elle, elle a de ce fait accouché de monstres illisibles, de chimères pleines de charabia, d'abstractions de quintessences postmodernes. en méprisant les leçons transcendentalistes américaines, la philosophie européenne a perdu l'occasion qui lui était alors donnée de ne pas mourir dans une impasse , comme un chien crevé" (p. 16)

Un texte court qui exprime avant tout l'admiration et la grande estime de l'auteur pour ce rebelle sauvage... : "On peut enfin affirmer que , dans cet esprit, il y eut aussi un autre grand homme [ Thoreau] , mais d'autant plus grand qu'il fut modeste et discret, farouche et mal peigné, hors les clous et inassignable, libre comme une loutre et fier comme un poisson, orgueilleux comme un arbre et sage comme une jonquille, aimable comme une porte de prison et sauvage comme un Indien, indompté comme un loup et ombragé comme un mulet: Thoreau. Thoreau qui fut disciple d'Emerson comme on est disciple quand on a compris son maître : en suivant son propre chemin. En nos temps démocratiques, le grand homme est celui qui mène seul son chemin. En lui parle l'âme du monde. (p. 24-25)

Une lecture où on ressent très vivement la proximité de Michel Onfray, avec cet écrivain-philosophe, libertaire ,atypique... défendant les abolitionnistes, n'agissant qu'en accord avec ses convictions les plus importantes à ses yeux et son sens de la justice...refusant tout embrigadement et obéissance aveugles...

"Il reçoit des esclaves fugitifs dans sa cabane. Thoreau n'est donc pas si fâché avec les autres et leur bonheur qu'il veut bien le dire. Souvenons-nous de ses trois chaises, deux pour les amis, une pour lui. (...)
Un véritable ennemi de l'humanité n'aurait eu qu'une chaise, la sienne !" (p. 102)

Un hommage et une mise en avant d'un homme libre et courageux; Mise en relief des plus bienvenues, positive , dans notre monde et une période, en profonde crise...
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