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Critique de Livrescapades


Bernard Ollivier est un tout jeune retraité lorsqu'il décide en 1999 de marcher seul, en 4 étapes et sur 4 ans, d'Istanbul à Xi'an en suivant la mythique Route de la Soie. "Le vent des steppes" regroupe ses 3ème et 4ème voyages effectués en été 2001 et en été 2002 à travers le Kirghizistan et la Chine.

En reprenant la route à Samarcande en Ouzbékistan où s'était achevée sa seconde étape l'année précédente, Bernard Ollivier se trouve à mi-chemin de ses 12'000 kms et dispose de 4 mois pour affronter les hauteurs glacées du Pamir, traverser le désert du Taklamakan et rejoindre l'oasis de Turfan. de très grandes variations de températures, les nombreux accidents de son fidèle charriot Ulysse ainsi que des tracasseries bureaucratiques qui vont l'obliger à faire 160 km en voiture entre le Kirghizistan et la Chine, vont rythmer cette 3ème étape.

Comme à son habitude et sans se départir de son humour et de son regard humain, B. Ollivier nous propose un éclairage passionnant sur la situation socio-économique et politique des pays qu'il traverse (eau, pétrole, minorités, liberté religieuse et politique).

La Chine, immense chantier de construction, ne lui laissera malheureusement pas un bon souvenir. S'il reconnaît que le travail est une vertu cardinale élevée au rang de religion et que les Chinois font preuve d'une vitalité et d'une énergie extraordinaires, l'obsession généralisée pour l'argent le mine. Les rencontres ne le portent pas comme en Asie centrale et il fera même l'expérience de la xénophobie.

Lorsqu'il débute à Turfan sa 4ème et dernière étape au printemps 2002, B. Ollivier a le moral en berne. À son état de santé défavorable s'ajoute une fatigue morale due notamment à la présidentielle française de 2002. Cette 4ème et dernière étape est de facon générale marquée par la solitude, l'isolement dû à la langue qu'il ne maîtrise pas et l'inhospitalité des lieux et des habitants.

Il est par ailleurs inquiet au sujet de la 1ère expédition de son association "Seuil" qui vise à éviter l'incarcération à des jeunes en rupture et à les réintégrer par la marche. Il avance donc bcp par automatisme et sans joie. Pour occuper son esprit au milieu de nulle part où rien n'accroche son esprit, il se réfugie dans le rêve et imagine ce qui deviendra par la suite son roman "Histoire de Rosa qui tient le monde dans sa main". le danger de craquer est grand car les rencontres ne le portent pas mais il persévère encore et tjrs, jusqu'à finalement atteindre Xi'an, la cité impériale et la capitale chinoise pendant 8 siècles.
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