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Critique de delphlabibliovore


Lionel Olivier dépeint un tueur bien particulier, un maître en matière de souffrance ! L'ensemble est agréable à suivre et l'on ne s'emmêle pas les pinceaux tant les chapitres sont bien dessinés. Cette « Nature morte » fait froid dans le dos ! Les faits s'enchaînent pour laisser place à un hasard bien orchestré. À partir de quelques situations incongrues, l'action démarre et les personnages sont présentés intelligemment.

Ils sont l'occasion de belles descriptions et sont amenés de façon originale. Gil est au centre du récit. Il est assez ambigu. Je l'ai trouvé séduisant, plein de finesse et d'humour. Mais il a aussi un côté sombre qui pimente l'histoire. Sophie est une victime qu'il désire aider et plus si elle s'avère d'accord. Eh oui, Gil Desroche, tombeur à ses heures, est un ancien policer reconverti en écrivain. Il est dans un chapitre comparé ironiquement à Castle. On comprend rapidement qu'il plaît beaucoup aux femmes !

« Une allure svelte, décontractée, sportive, un jean suffisamment serré pour faire ressortir le galbe d'un fessier rebondi, les cheveux en bataille, de larges épaules. Bref, un beau mec, selon ses propres critères. »

Cette jolie Sophie est-elle une proie idéale ? Sa solitude attire-t-elle les prédateurs ? le tueur est connu du lecteur dès le début : Meng, un asiatique au passé trouble. Mais cela n'empêche pas le suspense. Lionel Olivier laisse planer le doute autour des victimes éventuelles du tueur.

J'ai ressenti le goût des bons mots. le style acerbe et humoristique ressort au détour des pages. C'est un plaisir de lire ces phrases bien construites. « Nature morte » est une friandise confectionnée avec maestria.
Lionel Olivier, ancien policier lui-même, nous fait bénéficier de son expérience du métier. Les joutes verbales entre l'enquêteur officiel et Gil l'ex flic sont l'occasion de dialogues dynamiques.

L'intrigue est rondement menée même si vers le milieu du roman, il y a quelques longueurs. Les tortures infligées par le tueur Meng sont un régal pour les lecteurs de thrillers. La cruauté est presque un personnage à part entière. La nature humaine est sensible à la mort et Meng sait appuyer là où ça fait mal.

« Quelque chose crissa sous ses fesses. Une bâche plastifiée sur laquelle il était assis recouvrait le carrelage sur sa plus grande partie. Une pièce de viande étalée sur un film alimentaire. »

Ce tueur est précis comme si pour lui, la mort était un art majeur.

« du coup, l'énucléation aurait fait honte à un ophtalmologiste, même débutant. »

Ce roman est un divertissement à ne pas bouder car le style est d'une grande qualité. de plus, l'angle artistique est bien choisi sans être lourd à suivre. Je pense seulement qu'une trentaine de pages en moins aurait amélioré ce livre déjà bien construit. « Nature morte » est un vrai thriller et non un traité sur la peinture ! Apprendre en se distrayant ; le pari est gagné !

Lien : https://delphlabibliovore.bl..
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