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Critique de Bleuopale


San Francisco, 10 ans après une pandémie qui a décimé l'humanité. Plus de notion d'États-Unis ou même de nation, ce sont des petites communautés qui survivent avec peu de liens les unes avec les autres. A San Francisco, ce sont les artistes qui ont investi la ville. Une ville qui semble avoir sa volonté propre et qui accepte ou non les nouveaux venus.

Serait-ce déplacé de dire que j'ai eu la chanson de Maxime le Forestier dans la tête tout le long de ce roman ? Peut-être mais ce serait pourtant vrai ! Il y a un certain écho entre ces deux oeuvres.

Le récit commence parallèlement dans deux villes : San Francisco et les communautés regroupées autour de Sacramento. Une manière pour l'autrice de mettre en avant les différences de visions des habitants de ces deux villes jusqu'à ce que le récit se déroule entièrement à San Francisco qui attire finalement toute l'action. Parmi les multiples personnages que nous rencontrons dans un premier temps et dont l'autrice prend le temps de nous parler, c'est un personnage féminin qui va au fur et à mesure devenir central : une jeune fille, élevée par une mère ayant fui San Francisco, et qui pour tenter de sauver la ville va s'y rendre. Et pourtant la galerie de personnages est très riche et l'autrice prend le temps d'en présenter un grand nombre et ceci en nous expliquant leur passé et leurs inspirations.
Pat Murphy nous propose un roman post-apo avec un coté « flower power » très présent et franchement plaisant. Comme pour le livre de M de Peng Shepherd, l'apocalypse est accompagnée d'une dose de Fantastique, un mélange rafraichissant qui, une nouvelle fois, me plait beaucoup. La ville de San Francisco a une âme propre et elle semble avoir pris son essors avec la disparition d'une grande partie de la population. J'aime beaucoup ce mélange des genres et la bienveillance qui ressort de cette communauté auto-gérée mais où chacun est libre de créer comme il lui plait. Un petit goût de Becky Chambers avant l'heure et un récit original dans l'océan de désespoir que sont souvent les romans post-apo.

Une étonnante idée aussi, celle que la guerre n'est pas inévitable et que même un combat peut-être artistique. On sent une inspiration issue de la guerre froide qui est toujours d'actualité au moment de la rédaction de ce roman et une volonté de l'autrice d'expérimenter en présentant au lecteur une autre voie : une voie où la malice, l'astuce, les trompes l'oeil peuvent lutter à armes égales avec de vraies armes et éviter de (trop) nombreux morts. Au final, La ville peu de temps après est peut être moins un post-apo qu'une utopie, un récit empreint d'humanité, de tolérance et d'une envie que les choses puissent évoluer différemment. Une ode aux artistes et à la beauté également toute comme à l'amitié et à l'amour. le tout dans un récit équilibré et un roman qui n'a pas vieilli, une très belle lecture pour moi et la découverte d'une autrice inspirante.
Lien : http://chutmamanlit.fr/2021/..
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