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Critique de jvermeer


Je repense à un prof de français qui m'avait enseigné autrefois une maxime : « Simple, précis, concis ». Je l'ai toujours appliquée jusqu'à ce jour dans mes écrits. Pourquoi dis-je cela ? Tout simplement parce que j'ai eu la sensation tout au long de ma lecture du roman de Christiana Moreau qu'elle avait connu ce professeur de mon enfance.

En l'espace d'un an, j'ai lu, coup sur coup, deux des livres de Christiana Moreau. Son premier roman « La sonate oubliée » reliait à travers les siècles deux jeunes filles : Lionella, vivant en Belgique de nos jours, Ada, une orpheline italienne cloitrée dans une « ospedali », ces écoles de musique vénitienne au 18ème siècle. Un violoncelle et une sonate de Vivaldi les réunissaient dans une même passion.

Dans ce dernier livre « Cachemire rouge », l'auteure nous tricote à nouveau, en cachemire rouge évidemment, une belle histoire de femmes.

Les personnages principaux sont trois jeunes femmes :
— Alessandra, un jolie italienne tenant un commerce de cachemire à Florence. Ses projets la laisse envisager mieux : Rome ?… Tous les ans, elle a l'habitude de faire un long voyage vers la Chine pour s'approvisionner dans la précieuse marchandise.
— Bolormaa, élevée en Mongolie avec sa famille, des éleveurs de chèvres qui produisent la fameuse laine. Un hiver trop rude décime le troupeau les obligeant à arrêter la production et à partir pour la ville chercher du travail en usine. La jeune fille possède une technique que lui a enseignée sa grand-mère pour confectionner des chandails en cachemire : « Elle a un sens inné pour décrire les goûts des jolies touristes qui achètent ses tricots. Depuis quelques années elle se risque même à faire des tests de teinture de sa composition ». Ainsi elle élabore elle-même une couleur rouge, mélange subtil de différentes plantes, millions de fleurs bigarrées et séchées cueillies au pied des montagnes.
— XiaoLi, une jeune chinoise qui va devenir l'amie de Bolormaa.

Et l'on est parti pour une longue aventure. L'élément central du roman reste ce magnifique CACHEMIRE ROUGE dont l'évocation revient tout au long du livre.

Sur un marché chinois, la commerçante florentine Alessandra est éblouie par un chandail rouge que Bolormaa est venue vendre. Elle lui laissera sa carte et repartira en Italie avec le pull dans ses bagages.
Dans l'usine chinoise où Bolormaa et Xiaoli se rencontrent, les deux jeunes filles vont connaître les désillusions, l'amertume du travail dans des conditions difficiles. Bolormaa connaîtra aussi la domination et le viol. Afin de retrouver la liberté et un avenir meilleur, elles décident de parcourir des milliers de kilomètres ensemble vers l'Italie, un eldorado rêvé. La route va être longue, dure, en milieu hostile. À l'arrivée à Prato en Toscane, au lieu de la liberté elles trouvent l'exploitation par des mafieux dans une usine de confection de vêtements.
Pendant ce temps, à Florence, l'italienne Alessandra rencontre des problèmes financiers dans son commerce. Un soir de déprime elle fera la connaissance amoureuse d'un peintre en perte de vitesse qui va retrouver les chemins de la création à la vision de la magnifique couleur rouge du pull d'Alessandra. La jeune femme souhaiterait retrouver Bolormaa et la qualité de son cachemire mais ignore ce qu'elle est devenue, sans savoir que celle-ci est proche d'elle dans le Chinatown de Prato.

La fin du livre est un conte de fée que je ne dévoilerai pas mais qui m'a laissé un profond sentiment d'émotion.

Tout au long du roman les maximes continuelles de Xiaoli m'ont amusé : « Il est difficile d'attraper un chat noir dans une pièce sombre, surtout lorsqu'il n'y est pas » ; « Une tombe bien faite vaut parfois mieux qu'une vie de misère ! ».

De nombreux thèmes de réflexion parcourent le roman, ceux qui agitent nos sociétés : amitié, racisme, immigration, esclavagisme, domination, inégalités sociales.

En lisant, je m'interrogeais ? : « Pour parler avec autant de passion du cachemire, Christiana Moreau a certainement un rapport privilégié avec cette laine tissée et colorée. »

Un beau livre.

Devrais-je le dire : j'ai aimé… J'insiste : J'AI AIMÉ !


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