Les gens dans l'enveloppe

"Je pourrais dire des choses d'eux, bien sûr. Mais dire des choses, c'est réduire les gens aux mots que l'on en dit, ça ne suffit jamais"... Permettez-moi, Isabelle Monnin, de vous rejoindre sur ce constat mais seulement partiellement, car il est difficile de faire mieux par les mots que l'hommage que vous leur rendez dans ces 2 romans-récits magnifiques... Difficile de faire mieux car vous parvenez, en rédigeant deux textes de valeur et de puissance égales (ce qui est déjà à saluer), à nous convaincre qu'à partir d'éléments réels, on peut construire une fiction prenante, mais aussi, à travers le 2ème récit-enquête, que la vie est un roman. En témoigne les ressemblances troublantes notamment à travers le prénom des personnages, mais aussi les différences d'un récit à l'autre qui n'en rendent pas moins passionnante la vie des "vrais gens", comme si le réel répondait à l'imaginaire... C'est aussi par la pudeur, la bienveillance, la simplicité et la justesse de vos mots que vous magnifiez et rendez grâce à l'ordinaire… La fin du roman, que je trouve bouleversante, illustre parfaitement cette maîtrise. Votre roman donne l'envie d'écrire et d'aimer davantage … les gens.