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Critique de Albina


Un Yann Moix soucieux de s’embarquer dans le néant et de s’y dissoudre ! Le but assumé n’étant même pas de partager avec le lecteur, mais de dégoiser et de s’émerveiller de ses capacités hallucinatoires à enfanter du vide, du rien peuplé de fantômes.
Une logorrhée verbale symptomatique, qui préfigure un rite masturbatoire, un "habitus" propre au sexe mâle, avec cette volonté farouche d’absorber le monde dans sa petite personne. Ou de s’en croire le centre. On se perd. Trop de complaisance égotique dans cette voix qui s’écoute parler et qui peut même s’abimer dans un délire de listes. Des listes et des listes de mots, de noms, etc. qui courent sur des pages et des pages. On saute en espérant arriver à la fin. Un récit, un roman (on ne sait quel nom lui donner) qui souffre d’obésité.
Je n’ai pas manqué de relever l’imposture : il avait déclaré à la grande librairie ne pas pouvoir lire un livre où l’auteur utilise le mot blême. Lui-même l’utilise bien une dizaine de fois. Cherchez l’erreur!
Voilà pour le jugement sommaire.
Et POURTANT, il y a du style, un rythme, des néologismes à foison, des passages fulgurants et savoureux qui méritent de figurer dans une anthologie, même si cela s’apparente parfois à des exercices de virtuosité visant à imiter tel ou tel, à en mettre plein la vue avec un abus manifeste de mots savants ou argotiques.
J’ai lu jusqu’au bout pour ne pas passer à côté de ces moments de grâce, ces pépites où on entend une voix bien particulière, où se révèle un vrai talent d’écrivain comme il n’en existe presque plus.




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