Petite musique récurrente et debussyste,
Modiano nous revient, égal à lui-même. A la fois subjugant (par son style envoûtant, proche de l'impressionisme) et exaspérant (par cette façon qu'il a de toujours nous laisser sur notre faim) il reste ici plus proustien que jamais, en quête du Temps perdu et des amitiés égarées. A travers l'enquête et le thème -assez récurrent chez lui- de l'interrogatoire par un commissaire, c'est le passé qui est interrogé : comment comprendre ce qui nous a échappé, par quelle lumière la vérité de notre vie peut-elle nous être révélée et prendre un sens. Plus que la trame policière, c'est la quête de cette vérité qui prime, comme toujours chez
Modiano.
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Modiano, c'est longer des murs, frôler des passants, être à la recherche de son ombre comme Peter Schlemihl, dans cet anonymat libérateur que confère Paris. Les personnages ont leurs secrets derrière lesquels l'auteur se cache. On en sait un peu, pas trop, juste ce qu'il faut pour demeurer nostalgiques et silencieux.
Faux roman faux polar, faux noms, fausses identités, fausse méditation philosophique sur le temps qui passe et ne revient pas mais vraie rêverie sur le présent relié au passé et aux souvenirs, cette balade dans le temps jadis est un régal pour les adeptes du genre. Dont je fais partie, ayant découvert
Patrick Modiano alors que j'étais jeune étudiante à Paris, il y a bien longtemps de cela.... Ah nostalgie...
Modiano est ma petite madeleine de
Proust à moi.
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