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Critique de florigny


Un dos splendidement tatoué sur la couverture attire l'oeil, comme le très beau titre tiré d'une citation attribuée à Aristote : « Ceux qui ne peuvent vivre dans la société des hommes ou n'en ont pas besoin sont soit des dieux, soit des bêtes ».


La scène inaugurale est celle d'un hold-up dans un bureau de poste de Glasgow. Un homme masqué, armé d'un AK-47, braque clients et employés. Brendan Lyons, paisible retraité venu acheter des timbres pour ses cartes de voeux en compagnie de son petit-fils Joe, âgé de 4 ans, se trouve dans la file d'attente. Pourquoi brusquement, après avoir jeté Joe dans les bras d'un client, Brendan décide-t-il d'aider le voleur à s'emparer de l'argent et de s'offrir en sacrifice ? Alex Morrow, jeune inspectrice, fraîchement maman de jumeaux est chargée de répondre à cette question.


En alternance, Denise Mina évoque les vies des différents protagonistes de l'intrigue. Très progressivement elle tisse les fils qui les emprisonnent peu à peu. On suit les inspecteurs Leonard et Wilder, dont l'avenir professionnel est incertain dans un contexte de restriction budgétaire. D'ailleurs, ils sont déjà mis sur la touche par leur hiérarchie comme en préambule à leur licenciement programmé. On pénètre ensuite dans l'existence de Kenny Gallagher, entré en politique presque par hasard à la suite d'une manife de jeunesse au cours de laquelle il a été blessé par un policier, dont c'était la deuxième intervention, qui a paniqué en voyant la foule avancer vers lui. Et puis, il y a surtout Martin Pavel. C'est lui qui a recueilli et protégé Joe lors du braquage de la poste. Il est impossible d'en dire trop sur lui car Denise Mina enveloppe d'un subtil mystère ses origines, ses motivations. Que veut-il ? Que cherche-t-il ? Gentil ou méchant ?


Il est beaucoup question d'argent dans Des dieux et des bêtes. Certains n'en ont pas suffisamment pour vivre décemment, certains en ont trop (si cela est possible) et ne savent comment l'utiliser. Certains autres le volent.
Denise Mina évoque l'histoire politique, syndicale, sociale, de Glasgow dans un style élégant, précis, et surtout intelligent. L'intrigue est solidement construite et s'achève sur une surprise en forme de clin d'oeil aux femmes. Je déplore seulement que l'éditeur, en 4ème de couverture, insiste beaucoup trop sur le braquage, qui n'occupe que quelques pages et ne sert que de point de départ au roman, pouvant laisser penser qu'il s'agit d'une énième course poursuite sanglante contre des tueurs. Il n'en est rien. Les rapports humains sont au centre du dispositif de ce beau roman sociétal.
 
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