AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Dionysos89


Deuxième gros volume sur le mythique run de Frank Miller sur le personnage de Daredevil !

Celui-ci prend place, scénaristiquement, après la tragique mort d'Elektra dans les bras de Matt Murdock, et c'est très important de prendre cela en compte. En effet, le personnage principal va mettre du temps avant d'assimiler ce manque, de faire son deuil très difficilement. Il doit, en parallèle, entamer une enquête au long cours avec des engrenages dissimulés et nous avons droit à une alternance soutenue entre le justicier nocturne Daredevil et l'avocat diurne Matt Murdock. du même coup, Frank Miller adopte un rythme plus lent, ce qui n'est pas déplaisant pour alternant entre temps calmes et combats épiques entre ninjas. Il utilise ainsi ponctuellement les nombreux éléments mis en place dans le premier volume (l'organisation de la Main, l'introduction d'Elektra, les "malheurs" du Caïd, etc.). À cela, il joint deux procédés intéressants : d'un côté, introduire la Veuve noire dans un rôle de contrepoint vis-à-vis d'Elektra, avec des récits les mettant parallèlement en valeur ; de l'autre, changer régulièrement de points de vue dans l'histoire grâce à des narrateurs différents, parfois la Veuve noire, parfois le Caïd, également Foggy Nelson dans un récit captivant.

Malgré tout, ce deuxième volume sur le run de Frank Miller est plus disparate que son prédécesseur. Nous avons évidemment la fin de son run continu jusqu'au début de l'année 1983, mais également quelques retours autour de 1985 et aussi un roman graphique entier datant de 1986. L'auteur scénarise tous les épisodes, tout en ayant ponctuellement des co-scénaristes en la personne de Roger McKenzie et de Denny O'Neil. Il dessine encore la quasi-totalité du volume, toutefois nous pouvons parfois admirer le coup de crayon de Klaus Janson, également encreur, un peu celui de David Mazzucchelli (qu'on retrouve sur Batman : Année Un) et de John Buscema. Bill Sienkiewicz se charge, lui, des graphismes peints présents dans le roman graphique « Love and War » qui se concentre sur la femme du Caïd d'une façon largement plus surréaliste que l'ensemble de cet opus. Cette grande variété à la fin de l'activité de l'auteur sur ce personnage n'est pas un cadeau pour le lecteur novice quand l'édition ne favorise pas la séparation nette et compréhensible des différents épisodes ; on saute d'une histoire à l'autre sans en saisir la chronologie, c'est bien dommage pour un matériau si important.

Frank Miller a donc publié quantité d'épisodes différents sur Daredevil. Ce volume montre comment il a pu faire varier ses considérations sur le personnage sans jamais renier son histoire ou se répéter inutilement.
Commenter  J’apprécie          200



Ont apprécié cette critique (19)voir plus




{* *}