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Critique de JIEMDE


Quand on a eu tant de plaisir à lire le Saloon des derniers mots doux (quel titre !), La dernière séance ou la saga Lonesome Dove, inutile de vous dire qu'on se précipite sur Cavalier, passe ton chemin (quel titre bis !), le premier roman de Larry McMurtry traduit par Josette Chicheportiche et opportunément ressorti chez Gallmeister.

Chez McMurtry, pas de surprise : Texas, ranch, cow-boys, bétail, chevaux, musique, rodéos, colts et winchs… Tous les codes classiques de la littérature western sont convoqués, au service d'une histoire certes un brin faiblarde, mais mise en mouvement par une plume déjà prometteuse comme l'avenir le confirmera.

Cavalier, passe ton chemin est un livre sur une monde qui bascule, sur une époque qui se termine et sur des hommes qui tentent de le comprendre. À Thalia au nord du Texas, dans ce microcosme humain qu'est le ranch du vieux Hommer Bannon, se côtoient des personnages hétéroclites.

La grand-mère Bannon au caractère bien trempé, hypocondriaque chronique ; son fils Hud né d'un premier lit, noceur chronique et héritier putatif du ranch ; Lonnie, 17 ans, le petit-fils d'Hommer et narrateur du livre ; et Halmea la servante noire au grand coeur ; et Jesse, Lonzo ou Hank les cow-boys de passage.

Alors que Hud tyrranise tout ce petit monde, les fragiles équilibres du ranch vont se trouver bouleversés par une menace soudaine, contraignant le vieil Hommer et tous les autres à faire des choix qu'ils n'avaient pas imaginé et qu'ils n'auraient pas souhaité.

Roman d'apprentissage pour le jeune Lonnie, Cavalier, passe ton chemin évoque la difficulté du monde rural traditionnel texan à s'adapter après la guerre au monde moderne qui s'impose. Pourquoi continuer à développer un cheptel qui peut être anéanti en un instant ? Pourquoi le laisser sur une terre où le pétrole du sous-sol offre désormais plus de potentiel que l'herbe qui la recouvre ? Pourquoi rester au pays quand l'attrait de la ville est si fort ?

Autant de questionnements subis plus que voulus pour le jeune Lonnie, déstabilisé par le contexte de violence et de racisme subsistant qui contrastent avec la beauté de la nature dans lequel il évolue et se complait depuis sa naissance. Mais il semble que la page se tourne…

Un roman lent, nostalgique et descriptif, jamais loin de la poésie quand McMurtry se laisse aller à décrire les grands paysages texans. Il complète utilement les suivants, mais pourra dérouter le lecteur avide d'histoires léchées ou de rebondissements en série. Dans ce cas, lecteur, passe ton chemin !
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